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Davos : « L’Etat n’est pas la solution, ni même le problème ; il est l’ennemi à abattre »

Javier Milei n’est pas arrivé au Forum économique mondial de Davos (Suisse) avec la tronçonneuse de sa campagne électorale, mais ses propos étaient tranchants. Jeudi 17 janvier, le nouveau président argentin a donné une singulière leçon d’économie. Il entend sauver l’Occident qui court à sa perte, non pas du fait des troubles géopolitiques ou des désordres climatiques, mais en raison de sa marxisation rampante, laquelle aboutit irrémédiablement à la paupérisation. L’Etat n’est pas la solution, ni même le problème ; il est l’ennemi à abattre.

Récitant, avec un débit de mitraillette, le bréviaire du libertarisme intégral, il a expliqué que « les principaux dirigeants du monde occidental [avaient] malheureusement abandonné ces dernières années l’idée de liberté au profit de différentes versions de ce que nous appelons collectivisme » – des idées qui « mènent inexorablement au socialisme et donc à la pauvreté », a-t-il affirmé. Jetant dans le même sac fascisme, nazisme, nationalisme et social-démocratie, il prétend rendre inutile l’Etat parasite. « Vous êtes des héros », a-t-il lancé à l’adresse des businessmans de l’audience, ponctuant sa diatribe d’un vigoureux « Vive la liberté bordel ! », principal slogan de sa campagne.

Partagée entre la stupeur et une certaine fascination, la salle a hésité, puis applaudi la performance de l’acteur qui venait pourtant de ruiner en trente minutes plus de cinquante ans d’efforts du forum économique pour donner forme à un capitalisme inclusif, responsable et bien élevé.

L’Europe menacée de marginalisation

Heureusement, une heure plus tard, Davos a retrouvé son élève modèle, au libéralisme bien plus convenable. En terrain conquis, le président français, Emmanuel Macron, a présenté son « bilan », six ans après sa dernière prestation triomphale à la même tribune. Il a vanté le travail de réforme de la France qui a réduit le chômage en créant près de deux millions d’emplois, fait revenir les usines, accéléré sa décarbonation et créé un champion de l’attractivité en Europe qui multiplie les start-up dans les domaines de pointe.

Mais cela ne suffit pourtant pas. Le président français aime tant les agendas qu’il les multiplie, pour l’Europe, la politique étrangère, l’industrie, l’énergie, l’éducation et l’emploi, reprenant les annonces de son intervention télévisée de mardi, à Paris. Un président actif face aux désordres du monde qui menacent l’Europe de marginalisation.

En dépit des réticences allemandes, il veut croire toujours possible une mutualisation européenne des investissements sous la forme d’un marché commun de capitaux. A la différence de son homologue argentin, Emmanuel Macron, en bon Français, aime l’Etat fort. Il préfère la « simplification administrative massive » à la tronçonneuse. Chacun son style.

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