Close

Faux départ entre Gabriel Attal et les syndicats

Arrivée du Premier ministre Gabriel Attal au premier conseil des ministres au Palais de l’Elysée à Paris, le 12 janvier 2024.

Un léger faux pas pour commencer. Jeudi 11 janvier, soit quarante-huit heures seulement après la nomination de Gabriel Attal à la tête du gouvernement, l’Hôtel de Matignon indiquait que le nouveau premier ministre allait rencontrer incessamment les partenaires sociaux. Une annonce qui a surpris, voire irrité certains des acteurs concernés, car ils l’ont appris par une dépêche de l’Agence France Presse. « Etrange et pas très respectueux », glisse un leader syndical, sous le sceau de l’anonymat. « Il faut communiquer avec nous avant de communiquer avec la presse », a réagi, dimanche, lors du « Grand Jury RTL-Le Figaro-M6 », Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, en fustigeant une méthode « très brouillonne ».

Finalement, les deux premiers rendez-vous calés dans l’après-midi du 11 janvier – avec le Medef puis la CFDT – ont été annulés et reprogrammés à des dates ultérieures. La centrale cédétiste devait être reçue mardi 16 janvier et la CGT le lendemain, les temps d’échange avec l’ensemble des protagonistes étant étalés sur deux semaines.

Lire aussi (2023) : Article réservé à nos abonnés Les partenaires sociaux lancent la négociation sur l’emploi des seniors

M. Attal hérite d’un agenda social assez chargé, avec – en particulier – la négociation entre organisations d’employeurs et de salariés sur l’emploi des seniors qui a démarré le 22 décembre 2023. Si les discussions débouchent sur un accord, celui-ci a vocation à être transposé dans un texte de loi d’ici à l’été prochain. C’est, en tout cas, l’engagement qu’avait pris Elisabeth Borne, l’ancienne locataire de Matignon, dont les qualités d’écoute étaient appréciées par les partenaires sociaux. L’une des questions qui se pose, désormais, est de savoir comment son successeur va procéder pour tisser des liens avec ces interlocuteurs.

Doutes sur sa marge de manœuvre

Avec le patronat, M. Attal ne part pas de zéro : « Nous avions établi une bonne relation avec lui, Attal, lorsqu’il était ministre délégué aux comptes publics [de mai 2022 à juillet 2023], et je me suis appliqué à la consolider dès son entrée en fonctions, ensuite, à l’éducation nationale, autour du dossier de la réforme des lycées professionnels et, plus généralement, de l’enseignement », raconte Patrick Martin. Le président du Medef guette maintenant la future déclaration de politique générale du premier ministre, « mais avec un a priori très favorable, sur la base de nos relations antérieures, de ses premières prises de parole et du profil expérimenté et réformateur du gouvernement annoncé à ce jour ».

La bienveillance est également de mise, au sein de la Confédération des petites et moyennes entreprises. Son vice-président, Eric Chevée, dit avoir été « bluffé » par M. Attal lorsque celui-ci a participé à un salon orchestré, fin novembre 2023, par l’organisation patronale. Peu importe que le trentenaire ait une expérience limitée de l’entreprise : « Au moins, il ne sera pollué par rien », ajoute M. Chevée, qui s’interroge, tout de même, sur la capacité de M. Attal à « s’opposer à Emmanuel Macron » si le chef de l’Etat souhaite « passer outre les partenaires sociaux ».

Il vous reste 45% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 Comments
scroll to top