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L'œil du cyclone Belal passe sur La Réunion, repassée en alerte rouge mais toujours confinée

Le cyclone Belal « devrait directement impacter et traverser » l’île française de La Réunion dans l’océan Indien lundi avec des « vents extrêmes », selon les prévisions de Météo-France, sans toutefois « atteindre le stade de cyclone tropical intense ». L’île est repassée en alerte rouge en milieu de journée.

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L’œil du cyclone tropical Belal est arrivé, lundi 15 janvier dans la matinée, sur l’île française de La Réunion, qui est repassée à 13 h locales (10 h à Paris) de l’alerte violette, le plus haut niveau, à l’alerte rouge, afin de permettre aux équipes de secours d’intervenir et d’évaluer les dégâts causés par le cyclone.

« Je décide le basculement de l’alerte violette à l’alerte rouge à 13 h », a annoncé le préfet Jérôme Filippini au cours d’une visioconférence, expliquant qu’il y a « des interventions en attente », mais prévenant que ce basculement « ne change rien pour la population », qui doit toujours rester confinée.

« Nous ne sommes pas du tout sortis du cyclone, mais on est en-deçà du caractère cataclysmique » craint initialement, a-t-il expliqué, appelant toutefois à la prudence face au caractère imprévisible du phénomène : « On voit le bout du tunnel […] si Belal a la gentillesse de ne pas nous réserver de surprises ce soir ou demain matin ».

La préfecture de ce département-région de l’océan Indien de quelque 870 000 habitants a confirmé quelques heures plus tôt un décès, celui d’une personne sans domicile fixe qui ne s’était pas mise à l’abri.

Cyclone Belal à La Réunion : "Le plus gros est passé"
Cyclone Belal à La Réunion : « Le plus gros est passé » © France24

À Saint-Paul, commune de 100 000 habitants de l’ouest de l’île, peu d’habitants bravent l’interdiction malgré la relative accalmie. Dans le quartier de l’étang Saint-Paul, complètement inondé vers 13 h, heure locale, l’eau commence déjà à redescendre. 

« Nous avons des pompes de refoulement qui ont lâché à cause des coupures de courant », explique à l’AFP Sébastien Guyon, adjoint au maire de Saint-Paul : « Nos équipes sont intervenues dès la levée de l’alerte violette. Les pompes ont pu être réparées. Cela a sans doute beaucoup aidé à la descente des eaux. »

« Un renforcement brutal » des vents « dans les prochaines heures »

Le cyclone tropical s’est intensifié dans la nuit de dimanche à lundi, et les conditions sur l’île se sont dégradées, avec des pluies fortes et durables qui ont déjà inondé quelques routes et une houle qui s’est creusée.

Selon le préfet, 100 000 clients sur les 430 000 de l’île étaient privés d’électricité à 13 h, heure locale. Du côté de l’eau, des coupures préventives pour 37 000 personnes ont été décidées et 17 % des abonnés à la téléphonie fixe étaient privés de service.

Durant une visioconférence à 6 h, heure locale, la directrice interrégionale de Météo-France pour l’océan Indien, Céline Jauffret, affirmait que « l’œil va impacter directement La Réunion dans les prochaines heures, la traverser, pour s’évacuer vers le sud-est en fin de journée ».

« On s’attend à un renforcement brutal » des vents « dans les prochaines heures » : déjà pointées à 140 km/h à Petite-France, les rafales pourraient atteindre, « au plus fort de l’événement […], 200 km/h sur le littoral et 250 km/h sur les hauts habités », a précisé Cécile Jauffret.

Et attention aux signes trompeurs, a redit la météorologiste : « Au passage de l’œil, il va y avoir des périodes d’accalmie. Elles sont temporaires et ne signifient pas que le cyclone est parti. Toute la journée, on va avoir des sautes brutales de vent. »

Motif de relatif soulagement, « Belal ne devrait toutefois pas atteindre le stade de cyclone tropical intense », selon les services de météorologie, qui comparent son impact à celui du cyclone Firinga en 1989. La Réunion n’a plus été frappée par un cyclone intense depuis dix ans et le passage de Bejisa dans les premiers jours de 2014.

Les autorités sont aussi « préoccupées par l’ensemble des cours d’eau », pour lesquels un pic de crue est attendu lundi en fin de matinée, selon le préfet.

« Soyez prudents, restez chez vous. L’État est mobilisé à vos côtés », a écrit le président Emmanuel Macron dans un message posté sur X dimanche.


« Nous avons procédé jusqu’au dernier moment possible à des évacuations »

« Mes pensées vont aux habitants de La Réunion confrontés à un terrible cyclone. Merci à tous nos agents publics sur le pont pour protéger nos concitoyens », a réagi le Premier ministre Gabriel Attal sur le même réseau social.


Les centres d’hébergement mis en place ont été encore peu sollicités : quelque 600 personnes y ont été admises, notamment parmi la population la plus précaire ou vulnérable en cas de crues.

« Nous avons procédé jusqu’au dernier moment possible à des évacuations », a souligné le préfet, précisant que « près de 100 personnes » avaient été mises à l’abri au cours d’ultimes opérations menées en fin de soirée et durant la nuit, avant le confinement strict.

L’aéroport international Roland-Garros, sur la commune de Sainte-Marie, a fermé dimanche dès 16 h (13 h à Paris) et tous les réseaux de transports en commun se sont arrêtés à 18 h (15 h à Paris).

Le préfet a renouvelé lundi matin ses « encouragements aux Réunionnais, qui font preuve de patience ». « Ils prennent part à la gestion de cette crise en restant chez eux », a-t-il estimé.

Avec AFP


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