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La marque française de baskets Veja étend sa production au Portugal

Une paire de chaussures Veja, en octobre 2017.

Veja fait désormais fabriquer une partie de sa collection au Portugal. Après avoir fait appel uniquement à des sous-traitants brésiliens pendant vingt ans, depuis sa création en 2004, la marque française de baskets a recours à un fabricant européen pour la production de l’un de ses modèles, la V90.

Comme beaucoup d’autres donneurs d’ordre européens, dont Clarks, Weston pour une partie de ses baskets, Anthology ou Bobbies, l’entreprise a choisi le Portugal, pays dont l’industrie de la chaussure compte plus de 2 000 manufactures et emploie 40 000 personnes. En « grand secret depuis novembre 2022 », la marque « teste » ainsi l’outil de production et le savoir-faire de Samba Footwear, industriel de la région de Porto (ouest), « sur tous les modèles produits au Brésil », explique Sébastien Kopp, son cofondateur et codirecteur général.

Un an après, et fort de 100 000 paires conçues dans cette usine ultramoderne, le test s’avère concluant. « La qualité est au rendez-vous », observe M. Kopp. Bien que le coût de revient ait augmenté de 12 % depuis le début du contrat, l’enseigne, dont les volumes de vente ont atteint 3,5 millions de paires en 2023, a décidé d’étendre cette production portugaise.

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Cette gamme de Veja V90 « made in Portugal » sera réservée à ses clients européens, c’est-à-dire à une centaine de grands magasins et de boutiques. Les points de vente américains et sud-américains, qui distribuent Veja, auront, eux, uniquement accès aux gammes fabriquées au Brésil.

Produire cette gamme en France aurait été impossible, juge M. Kopp. Car « l’outil industriel » qui permettrait de fabriquer l’ensemble d’une paire de basket « n’y existe pas », note-t-il. A l’en croire, la production européenne présente plusieurs avantages. « Elle permet de renouveler l’approvisionnement, de se fournir en coton cultivé en Afrique et de faire appel à des matières recyclées ou écologiques et du cuir produit en Europe. »

Signes de faiblesse du commerce européen

Jusqu’ici, la marque s’en tenait à son modèle alternatif, en utilisant du coton bio et du caoutchouc sauvage, acheté au Brésil et au Pérou, auprès de producteurs indépendants et rémunérés à un tarif supérieur aux cours des matières premières. A l’évidence, y recourir pour les expédier à des dizaines de milliers kilomètres, jusqu’à Porto, et en fabriquer des chaussures ne cadrait pas avec la politique écologique de Veja.

Toutefois, la production de ces paires au Portugal ne devrait guère réduire l’empreinte environnementale de l’entreprise par rapport à la fabrication brésilienne de la marque. Certes, le poste des transports du Brésil, qui représente de 16 % à 18 % de son empreinte carbone, sera amendé. Mais la livraison du Portugal vers les points de vente se fera en camions, un mode de transport plus carboné qu’un acheminement maritime, rappelle Sébastien Kopp.

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