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Amélie Oudéa-Castera provoque une vive polémique sur la scolarisation de ses enfants dans l’établissement privé Stanislas

 Amélie Oudéa-Castéra arrive pour le premier conseil des ministres du nouveau gouvernement Attal, à l’Elysée, le 12 janvier 2024.

Depuis la réélection d’Emmanuel Macron en 2022, la polémique accompagne chaque remaniement. Après la nomination de Pap Ndiaye, le fait que ses deux enfants fréquentent l’Ecole alsacienne, établissement privé du 6arrondissement de Paris – où Gabriel Attal a effectué toute sa scolarité – avait provoqué des débats. Amélie Oudéa-Castera, désignée jeudi 11 janvier pour prendre la tête de la rue de Grenelle, alimente à son tour la même controverse quant au message politique qu’envoie un ou une ministre de l’éducation nationale qui scolarise ses enfants dans le privé.

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Selon des informations publiées par L’Obs et Mediapart vendredi, la nouvelle ministre chargée de l’éducation nationale et des sports scolarise en effet ses trois enfants au collège et au lycée privé Stanislas, institution catholique, élitiste et conservatrice du 6e arrondissement. Et il n’aura fallu que quelques heures après la passation des pouvoirs pour qu’une déclaration de l’ancienne directrice générale de la Fédération française de tennis pour se justifier ne mette le feu aux poudres.

Interrogée en marge de son premier déplacement dans un collège des Yvelines, aux côtés du premier ministre, Gabriel Attal, sur le choix de cet établissement, accusé par des enquêtes de L’Express et de Mediapart d’entretenir « un univers sexiste, homophobe et autoritaire » – et faisant l’objet d’une enquête administrative de l’inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche –, la nouvelle ministre a dénoncé un « procès d’intention ».

« On en a eu marre, comme des centaines de milliers de familles »

Précisant que son fils aîné avait commencé sa scolarité à l’école publique, « comme sa maman », elle a dit sa « frustration », partagée avec son mari, Frédéric Oudéa, président de la multinationale pharmaceutique Sanofi, face à « des paquets d’heures qui n’étaient pas sérieusement remplacées ». « A un moment, on en a eu marre, comme des centaines de milliers de familles qui, à un moment, ont fait un choix d’aller chercher une solution différente », justifie-t-elle, ajoutant qu’elle résidait alors rue Stanislas : « Scolariser nos enfants à Stanislas était un choix de proximité. » « Depuis (…), nous nous assurons que nos enfants sont non seulement bien formés, avec de l’exigence dans la maîtrise des savoirs fondamentaux, mais aussi qu’ils sont heureux », ajoute-t-elle.

La situation n’est pas inédite. Outre Pap Ndiaye, plusieurs locataires de la rue de Grenelle ont scolarisé leurs enfants dans le privé par le passé : ceux de François Bayrou (1993-1997), de Luc Ferry (2002-2004) ou de François Fillon (2004-2005) et, plus récemment, l’une des quatre enfants de Jean-Michel Blanquer, qui a fréquenté alternativement les bancs du public et du privé (les trois autres ont fait toute leur scolarité dans le public). Au début des années 2000, Le Monde notait toutefois l’embarras des responsables quand il s’agissait d’expliquer ce choix. Un ancien recteur se souvient de la « sensibilité politique » du sujet pendant de longues années – en témoigne cette demande d’un ministre de l’éducation tout juste nommé, sous François Mitterrand, de transférer ses enfants du privé vers le public.

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