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« Les indicateurs usuels de la perception des risques sur les marchés financiers ne reflètent absolument pas la situation de risque élevé »

Banquiers et investisseurs, pour décider des placements qu’ils opèrent, recourent à l’analyse des risques. Ils en distinguent deux grandes familles : le risque politique, le risque économique.

Les risques politiques, et leurs conséquences économiques, sont depuis quelques années en forte hausse. D’abord, l’imposition de droits de douane sur les importations en provenance de la Chine par l’administration américaine depuis 2018, les restrictions aux importations depuis la Chine (par exemple de matériel de télécommunication) ou aux exportations vers la Chine (les microprocesseurs, entre autres) décidées par la plupart des pays occidentaux. Le nombre d’obstacles au commerce mondial mesuré par le Fonds monétaire international est passé de sept cents en 2017 à près de trois mille aujourd’hui.

Ensuite, les conflits armés et les risques de conflit armé se multiplient. La guerre en Ukraine a déclenché les sanctions occidentales vis-à-vis de la Russie : exclusion des banques russes de Swift, interdiction des transactions avec la Banque centrale de Russie, interdiction d’importer du pétrole et du charbon depuis la Russie, interdiction d’investir dans les secteurs des mines et de l’énergie en Russie, fermeture des ports et de l’espace aérien aux opérateurs russes, interdiction des exportations de produits technologiques vers la Russie.

La guerre entre Israël et le Hamas a de graves conséquences sur le trafic maritime en raison de l’implication des milices houthistes au Yémen. Enfin, le risque d’un conflit armé entre la Chine et Taïwan a des répercussions sur le marché des semi-conducteurs. La volonté d’expansion du Venezuela au Guyana peut avoir des effets sur le marché du pétrole.

Forte variabilité des taux

Le risque politique fait l’objet de multiples tentatives de mesures. Par exemple, l’indicateur de risque géopolitique du gestionnaire d’actifs BlackRock mélange une analyse de la fréquence de la mention du risque géopolitique dans l’ensemble des études des agences d’information financière et des courtiers opérant sur les marchés et une analyse de la réaction possible des marchés financiers, basée sur leurs réactions passées à la réalisation effective d’un tel risque.

Depuis le milieu de 2023, cet indicateur remonte fortement, sans toutefois atteindre le niveau observé au moment de l’invasion de l’Ukraine, en février 2022. Un autre indicateur de risque géopolitique, celui du conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale américaine, se base sur la fréquence avec laquelle les grands quotidiens internationaux publient des articles qui concernent de tels risques. Cet indicateur, disponible depuis 1900, est bien monté en 2023, mais beaucoup moins que lors des guerres du passé (les deux guerres mondiales) ou des attaques du 11 septembre 2001.

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