Close

Le commerce à Paris affecté par les mutations de la consommation

Une photographie du commerce parisien postcrise sanitaire. L’enquête conduite par l’Atelier parisien d’urbanisme (APUR), en partenariat avec la Ville de Paris et la chambre de commerce et d’industrie de Paris, a été présentée, jeudi 11 janvier. Elle est menée tous les trois ans depuis l’an 2000, à partir d’un « recensement fait à pied de tous les locaux au rez-de-chaussée ayant une vitrine et un accès depuis l’espace public ».

Confinements successifs et restrictions de déplacement, télétravail, diminution des flux touristiques, émeutes, crise du pouvoir d’achat et vague de défaillances d’entreprises, notamment dans le textile : tous ces facteurs ont percuté, ces trois dernières années, le secteur dans une ville où la densité d’équipements reste très élevée (28 commerces pour 1 000 habitants) et l’emploi important. Ce domaine concentre plus de 185 000 postes salariés – autant que dans l’hôtellerie et la restauration –, soit « environ 20 % des emplois parisiens », précise l’étude.

L’APUR constate tout d’abord que le nombre de boutiques « se maintient après trois années difficiles », avec 60 846 commerces recensés en 2023, soit 1,4 % de moins que lors de sa précédente enquête de 2020, en pleine pandémie. Elle observe, par ailleurs, que le nombre de locaux vacants n’a, en trois ans, augmenté que de 0,7 point, passant de 10,2 % à 10,9 %, un phénomène que l’APUR attribue au Covid-19.

Néanmoins, le tissu commercial parisien a été marqué, au cours de cette période, par de nombreuses évolutions emblématiques des mutations de la consommation. A commencer par une « forte hausse du nombre de commerces alimentaires », qu’illustre l’installation de 310 nouveaux points de vente dans la capitale (+ 4 %). Il s’agit principalement de commerces spécialisés comme des cavistes (+ 61 points de vente), des primeurs (+ 55), des pâtisseries (+ 52), des supermarchés (+ 18)… et non issus de l’expansion du réseau des grandes enseignes.

Nouveaux besoins

L’APUR note d’ailleurs une « quasi-stagnation de la grande distribution alimentaire depuis trois ans », qui s’accompagne d’une « redistribution des magasins entre les grands groupes » et du développement des drives piétons, où les Parisiens viennent récupérer les courses qu’ils ont commandées sur Internet. A Paris, Casino, avec ses Monoprix et autres Franprix, détient 54,5 % de part de marché parmi les grandes enseignes, devant Carrefour (21,2 %) et Auchan (4,5 %).

Nouveaux besoins, augmentation de la dématérialisation des échanges dans les services et transition vers les mobilités douces sont autant de phénomènes qui se sont répercutés sur les équipements commerciaux parisiens. Résultat : 77 agences bancaires en moins sur les 1 100 présentes en 2020 (− 7 %) ; 88 cabinets médicaux de plain-pied ou laboratoires de plus que les 2 100 existants en 2020 (+ 4 %) ; 283 nouveaux commerces consacrés au bien-être (instituts de beauté, ongleries, CBD…), soit une hausse de 15 %. Enfin, on compte 39 % de magasins supplémentaires (+ 69 commerces) dans la vente, la réparation et la location de vélos, liés à l’évolution des usages de la bicyclette dans la capitale, et 9 % de garages, de concessionnaires et de stations-service en moins. Au total, 67 % des ménages parisiens ne possèdent pas de voiture.

Il vous reste 25% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 Comments
scroll to top