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Au vote final des actionnaires de Casino : « Ils n’avaient pas dit que ça allait de pire en pire »

Un magasin Casino à Ploubalay, dans l’ouest de la France, le 5 juillet 2023.

Agrippant son sac à main, Dominique, petite femme de 73 ans, se faufile parmi les arrivants. Jeudi 11 janvier, à la Maison de la Mutualité, à Paris, elle était conviée à 10 heures à la réunion des actionnaires du groupe Casino, septième et dernier groupe de créanciers appelés à voter le plan de sauvegarde d’un groupe en grande difficulté financière. Venue « pour avoir plus d’information », Dominique ne sait pas encore si elle va « voter pour ou contre » en arrivant. Mais elle est sûre d’une chose : « Je ne vais rien récupérer du tout », souffle-t-elle. Quel que soit le résultat de ce vote, les actionnaires actuels seront fortement dilués – ils ne détiendront plus que 0,3 %.

Lire le décryptage : Article réservé à nos abonnés Casino : un démantèlement au pas de course

Car ce vote formel, en plus de l’écrasement de la dette, entérine le sacrifice des porteurs d’actions (au premier rang desquels Jean-Charles Naouri, le propriétaire et président de Casino, qui passe de 51 % du capital à presque rien). Le lendemain, vendredi 12 janvier, le résultat final a été annoncé : l’ensemble des parties prenantes a très largement approuvé le plan de sauvegarde. Les actionnaires ont même voté à 98,87 % en faveur du sauvetage d’urgence. Par la suite, une audience du tribunal de commerce, le 5 février, puis la fin de la procédure de sauvegarde accélérée, le 25 février, déboucheront sur la prise de contrôle définitive de l’entreprise par le consortium de reprise mené par l’homme d’affaires tchèque Daniel Kretinsky, le milliardaire Marc Ladreit de Lacharrière, et le fonds britannique Attestor.

« Boursicoteuse depuis trente ans », Dominique sait qu’« avec la Bourse, il y a des risques ». Et elle en veut surtout à Nicolas Miguet – l’éditeur de presse visé par une enquête préliminaire pour soupçons de manipulation du cours de Bourse –, sur les conseils duquel elle a acheté mille actions il y a trois ans autour de 30 euros (le cours clôturait jeudi à 0,57 euro). Elle n’épargne pas non plus M. Naouri, qui, selon elle, « n’a pas dit que ça allait de pire en pire ».

Il était d’ailleurs absent, mais représenté par son directeur financier, David Lubek, lors de ce rassemblement organisé et présidé par les administrateurs judiciaires. Le consortium de reprise était notamment représenté par Philippe Palazzi, en tant que futur directeur général du groupe.

Comme s’ils annonçaient le décès d’un proche

Un peu comme s’ils annonçaient le décès d’un proche à sa famille, tous ont pris soin de peser leurs mots à chacune de leur intervention face aux 75 actionnaires individuels qui, comme Dominique, s’étaient déplacés, sur 150 inscrits.

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