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Au ministère des affaires étrangères, le fidèle macroniste Stéphane Séjourné succède à Catherine Colonna

Stéphane Séjourné, lors des deuxièmes rencontres de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), le 17 novembre 2023.

C’est un fidèle de la première heure d’Emmanuel Macron qui a été nommé ministre des affaires étrangères, jeudi 11 janvier. L’eurodéputé Stéphane Séjourné, secrétaire général du parti présidentiel Renaissance et chef de file du groupe libéral Renew au Parlement européen, remplace la diplomate Catherine Colonna, en poste depuis la réélection du chef de l’Etat. A 38 ans, il devient le plus jeune chef de la diplomatie de la Ve République. Le chef de l’Etat a d’abord proposé le poste à Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne, qui a décliné.

Stéphane Séjourné travaille aux côtés du chef de l’Etat depuis près de dix ans : après avoir œuvré pour Jean-Paul Huchon, le président socialiste de la région Ile-de-France, il a rejoint Emmanuel Macron à Bercy, fin 2014, pour devenir son conseiller chargé des relations avec les élus. Depuis, il ne l’a plus quitté.

L’élu européen contracte le virus de la politique très jeune. Plus précisément en 2001, alors qu’il vit en Argentine, où son père, ingénieur, a été muté, et que le pays sud-américain traverse une crise sans précédent. Il a à peine 16 ans. Quelques années plus tard, à Poitiers, où il étudie le droit, Stéphane Séjourné milite au sein de l’UNEF et du Mouvement des jeunes socialistes, tendance strauss-kahnienne. Il y noue des relations d’amitié avec Sacha Houlié, Pierre Person et Guillaume Chiche – élus députés, en 2017, sous l’étiquette macroniste –, avec lesquels il formera ce qu’on appellera plus tard la«  bande de Poitiers ». A leurs côtés, il figure alors parmi les animateurs de la mobilisation de 2006 contre le contrat première embauche, lors du second quinquennat de Jacques Chirac.

Réservé, peu charismatique, Stéphane Séjourné ne cherche pas la lumière. Il raconte parfois qu’il n’en revient pas d’avoir les responsabilités qui sont les siennes et qui lui ont permis, ces dernières années, de côtoyer aussi bien les chefs d’Etat et de gouvernement européens que des dirigeants des institutions communautaires, comme la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, ou son homologue au Conseil, Charles Michel.

Construire l’« Europe puissance »

« Stéphane Séjourné a un sens de la négociation hors pair. Au Parlement européen, il a démontré sa capacité à faire des deals », constate un de ses proches, qui en veut pour preuve son rôle dans les négociations sur le plan de relance européen ou le pacte asile-migration.

Au Quai d’Orsay, il aura trois priorités, fait savoir son entourage : travailler au renforcement des organisations multilatérales (ONU, OTAN, OMC, OMS…), mal en point ; pratiquer une « diplomatie du réel » en développant notamment l’aide aux populations civiles dans les zones de crise, comme l’Ukraine ou le Proche-Orient ; et surtout travailler à construire l’« Europe puissance ». En ligne avec la pensée du président de la République, le nouveau ministre souhaite renforcer l’intégration européenne en matière de sécurité et de défense, et raviver la coopération entre la France, l’Allemagne et la Pologne au sein du triangle de Weimar.

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