Close

Au-delà de la surprise Rachida Dati, un nouveau gouvernement resserré marqué par une étonnante stabilité

Gabriel Attal, lors de son premier déplacement en tant que premier ministre, avec Gérald Darmanin, au commissariat d’Ermont-Eaubonne (Val-d’Oise), le 10 janvier 2024.

Après la surprise Attal, le choc Dati. Tout aussi inattendue que l’arrivée à Matignon du jeune ministre de l’éducation, l’irruption de l’ex-ministre sarkozyste Rachida Dati dans le nouvel exécutif macroniste a provoqué la sidération, jeudi 11 janvier, jusque dans les rangs du camp présidentiel. C’est pourtant Emmanuel Macron lui-même qui a eu l’idée d’enrôler la maire Les Républicains (LR) du 7ᵉ arrondissement de Paris, « une personnalité politique impactante, populaire, dotée d’une forte notoriété », souligne l’Elysée.

Celle qui fustigeait, il y a quelques années, « l’absence d’idéologie » et de « convictions » de M. Macron et ne voyait dans La République en marche qu’« un parti de traîtres de gauche et de traîtres de droite », se retrouve propulsée, près de quinze ans après son départ de la Place Vendôme, au septième rang du nouvel exécutif dans l’ordre protocolaire, devant quelques-uns des poids lourds du gouvernement.

Emmanuel Macron, présenté à Rachida Dati il y a une dizaine d’années par Jean-Pierre Jouyet, alors secrétaire général de la présidence Hollande, avait en tête depuis longtemps l’idée de la recruter. Et s’en est chargé personnellement ces dernières semaines, tenant le nouveau premier ministre à l’écart de l’opération. Gabriel Attal, qui assurait mardi à Eric Ciotti, patron de LR, qu’il n’y aurait pas de « débauchage » dans ses rangs, n’a été informé du ralliement de l’élue parisienne qu’une fois le deal conclu.

« Casser les barrières »

Connue pour son franc-parler, Rachida Dati succède à Rima Abdul Malak. L’ex-conseillère culture du président de la République s’étant notamment aliénée celui-ci dans l’affaire Depardieu. Rue de Valois, Rachida Dati aura vocation, précise l’Elysée, à « casser les barrières de l’accès à la culture, conformément à l’ADN du macronisme ». « Qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, on ne peut pas douter de sa capacité à amener la culture vers des gens qui en sont éloignés », insistait Gabriel Attal, jeudi soir, sur TF1. Frédéric Mitterrand, ex-ministre de la culture de Nicolas Sarkozy (2009-2012), a salué ce choix, jugeant qu’il est « temps que ce ministère soit soumis à un tremblement de terre ».

S’il est devenu courant, depuis 2017, que des ministres se retrouvant mis en examen restent à leur poste, l’ex-garde des sceaux fait son entrée au gouvernement alors qu’elle est mise en examen pour « corruption » et « trafic d’influence », ce qui constitue une première. « Mise en examen, ce n’est pas une condamnation (…), cela ne signifie pas une culpabilité », a balayé Gabriel Attal jeudi soir sur TF1, saluant « une femme d’engagement, d’énergie ».

Il vous reste 80% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 Comments
scroll to top