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Inondations dans le Pas-de-Calais : Gabriel Attal face au désarroi des élus pour son premier déplacement

A Blendecques (Pas-de-Calais), le 4 janvier 2024.

« Personne ne va vous oublier. » A peine nommé premier ministre, mardi 9 janvier, Gabriel Attal s’est immédiatement rendu dans le Pas-de-Calais, à la rencontre des sinistrés des inondations de début janvier, déjà durement frappés en novembre 2023. « On est avec vous et je vais suivre évidemment tout ça de très près », a-t-il déclaré à une commerçante croisée à Clairmarais, rapporte l’Agence France-presse. Les pieds dans des bottes depuis trois mois, les habitants sont à bout, et ils cherchent des responsables. Emmanuel Macron en est bien conscient, et presse ses ministres d’agir.

Gabriel Attal a confirmé aux élus, lors d’une réunion, la suppression de la double franchise d’assurance pour les ménages et les entreprises déjà sinistrés fin 2023. Comme annoncé alors, au moins 50 millions d’euros seront mobilisés pour la reconstruction des équipements publics. Le fonds d’urgence pour les agriculteurs et les maraîchers sera, lui, renforcé : le plafond des aides sera porté à 20 000 euros.

Ce déplacement, que devait initialement effectuer Elisabeth Borne, est également un signe adressé aux élus. Dans le delta de l’Aa, accablé d’eau depuis trois mois, il ne fait pas bon être maire. « “Les élus ne font rien”, on l’entend tout le temps. Pourtant, depuis novembre, je peux vous assurer que je suis à 200 % », affirme Estelle Doutriaux, édile sans étiquette de Bourthes. Jeudi 4 janvier, devant les caméras, Rachid Ben Amor, le maire de Blendecques, reconnaissait son désarroi. « Les gens sont écœurés parce qu’ils pensent toujours que c’est de la faute des élus… soupirait-il, entre agacement et résignation. S’il y a de l’eau, c’est les élus, hein… »

« Le ruissellement de l’eau n’est pas maîtrisé »

La plaine maritime de l’Aa est un polder gagné sur la mer et les marais il y a des siècles. Elle reste hors d’eau grâce à un réseau dense de 1 500 km de canaux, de larges fossés de drainage – les « wateringues » – et d’une centaine de stations de pompage. L’équilibre de l’ensemble repose sur un entretien régulier. Et chaque échelon, partout sur le territoire, est impliqué. A Andres, par exemple, le réseau pluvial est entretenu tous les ans, assure le maire, Allan Turpin. Mais, dit-il, ce n’est pas le cas partout. Or, « il faut que l’eau puisse s’évacuer vers le bas. Si on ne peut pas le faire et si on reçoit toute celle du haut, on devient nous-mêmes un bassin de rétention ».

Dans la sécurité des 450 000 habitants du delta de l’Aa, les regroupements de communes, compétents pour l’eau depuis 2018, ont un rôle décisif à jouer. Mais « le ruissellement de l’eau n’est pas maîtrisé », dénonce Allan Turpin, qui n’exclut pas de porter plainte. « Rien n’a été fait pour ralentir l’eau », se désole l’élu.

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