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En difficultés économiques, « 20 Minutes » réorganise sa rédaction

Une fête afin d’enterrer 2023 et tabler sur un rebond en 2024. Les salariés de 20 Minutes se sont retrouvés, lundi 8 janvier, pour un pot tous ensemble à l’occasion de la nouvelle année, partageant espoirs et anxiétés. La semaine est importante pour le média gratuit : la réorganisation de sa rédaction a pris effet mercredi 10 janvier. Les journalistes spécialisés sont appelés à conserver leurs expertises mais à être plus flexibles. La rédaction sera désormais répartie en trois pôles : l’actualité chaude, des articles « serviciels » avec des angles journalistiques « originaux », et des vidéos. Des formats et temporalités différentes qui ont pour but de s’adresser au public le plus large possible. Si certains journalistes craignent la fin des spécialisations, d’autres saluent le « décloisonnement » des rubriques.

Ces changements interviennent alors que le média a traversé une délicate année 2023, même si la direction se refuse à donner des chiffres précis. La version papier de 20 Minutes – distribuée dans huit métropoles françaises les lundi, mercredi et vendredi – a vu sa diffusion poursuivre sa baisse tendancielle. Aussi, ses audiences numériques ont diminué par rapport à 2022, année record en termes de fréquentation avec la campagne présidentielle et le début de la guerre en Ukraine. Elles ont notamment été plombées par les algorithmes moins favorables de Google Discover et des réseaux sociaux. Enfin, le média gratuit a d’autant plus fait les frais d’un marché publicitaire en berne les trois premiers trimestres de l’année qu’il est entièrement financé par les annonceurs.

Depuis la crise du Covid en 2020, l’entreprise enchaîne les années dans le rouge et 2023 n’y échappe pas. Le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) déclenché au printemps 2022, qui avait causé le départ d’une quinzaine de journalistes, n’a pas enrayé le cercle vicieux. « Un déficit qui augmente sur une année post-PSE nous inquiète particulièrement », s’alarme Gilles Durand, élu au Comité social et économique (CSE) du Syndicat national des journalistes.

La nouvelle direction, incarnée par son directeur général Ronan Dubois et sa directrice de la rédaction Fanny Annoot-Oualia, tous deux arrivés en 2023, se mobilise pour provoquer un rebond. Le premier, Ronan Dubois, a renégocié les contrats avec les différents fournisseurs et passé les dépenses à la moulinette à la recherche d’économies. « On reste à effectifs constants, mais pas nécessairement poste pour poste », précise M. Dubois, alors que cinq postes n’ont pas été remplacés dernièrement selon nos informations. La seconde, Fanny Annoot-Oualia, veut réaffirmer une identité éditoriale « impertinente » pour se distinguer des concurrents.

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