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Aux Etats-Unis, l’hospitalisation secrète du secrétaire à la défense, Lloyd Austin, suscite la polémique

Le secrétaire à la défense américain, Lloyd Austin, à Tel-Aviv, le 18 décembre 2023.

Lloyd Austin n’est plus en soins intensifs. Le secrétaire à la défense des Etats-Unis est en « bonne forme » mais continue de ressentir « une gêne », selon un porte-parole, nécessitant pour l’heure une supervision médicale. La gêne ressentie par la Maison Blanche est d’une autre nature, politique. Pendant plusieurs jours, Joe Biden et ses conseillers n’ont pas été tenus informés de l’hospitalisation du chef du Pentagone. Une rupture protocolaire et une dissimulation qui suscitent de nombreuses questions. Il a fallu attendre mardi 9 janvier pour que le public – et Joe Biden lui-même – apprenne la raison originelle de son hospitalisation : un cancer de la prostate.

Le 22 décembre 2023, Lloyd Austin, 70 ans, a été opéré sous anesthésie générale à l’hôpital militaire Walter Reed (Maryland). La Maison Blanche n’en était pas informée, pas plus que la secrétaire adjointe à la défense, Kathleen Hicks. Dès le lendemain, le patron du Pentagone était de retour chez lui et reprenait ses activités à distance, selon la version officielle. Mais le 1er janvier, après une conférence vidéo avec la Maison Blanche sur la situation au Moyen-Orient, Lloyd Austin a ressenti des douleurs aiguës, provoquées par une infection urinaire. Une ambulance le reconduisait à l’hôpital.

Le lendemain, 2 janvier, plusieurs conseillers du secrétaire à la défense apprennent où il se trouve, de même que le chef d’état-major des forces armées, le général Charles Brown. Par un simple courriel, Kathleen Hicks – qui se trouve en déplacement à Porto Rico – découvre qu’elle exerce temporairement les prérogatives du ministre. Comme si de rien n’était, le 3 janvier, les Etats-Unis et treize pays alliés publient un communiqué menaçant les forces houthistes pour leurs attaques contre des navires en mer Rouge.

Inexplicable en pleine crise sécuritaire

Il faut attendre le 4 janvier, soit trois jours après la nouvelle hospitalisation de Lloyd Austin, pour que Kelly Magsamen, sa cheffe de cabinet, informe le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, de son état. Le Pentagone a expliqué que Kelly Magsamen n’avait pu agir plus vite car elle était elle-même malade de la grippe, comme si les courriels et le téléphone n’existaient pas. Un délai inexplicable, une vacance d’autorité tenue cachée, en pleine crise sécuritaire, avec un risque d’embrasement régional dans le conflit entre Israël et le Hamas.

Le 5 janvier, vers 17 heures, l’hospitalisation de Lloyd Austin a été enfin rendue publique. Le lendemain, Joe Biden s’est entretenu avec le convalescent, sans que rien ne filtre de leur échange. Le secrétaire à la défense s’est contenté de publier un communiqué, dans lequel il dit assumer « la responsabilité entière » de la façon dont l’information a été diffusée, et, surtout, non diffusée. Lloyd Austin a reconnu qu’il aurait pu « faire du meilleur boulot pour s’assurer que le public était convenablement informé ».

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