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La croissance mondiale sur une pente descendante

Le « CMA CGM Palais Royal », le plus grand porte-conteneurs au monde propulsé au gaz naturel, navigue dans la baie de Marseille, le 14 décembre 2023.

Pour la troisième année d’affilée, la croissance mondiale devrait décélérer. Dans ses prévisions publiées mardi 9 janvier, la Banque mondiale table sur une hausse du PIB mondial de 2,4 % en 2024, après 2,6 % en 2023 et 3 % en 2022, soit la plus faible performance depuis la crise financière de 2008, hors pandémie de Covid-19.

Prise dans les turbulences de la hausse des prix et des taux d’intérêt, l’économie mondiale connaît un « atterrissage en douceur », selon l’institution basée à Washington, soulignant que « les grandes économies sont sorties relativement indemnes de la hausse des taux d’intérêt – la plus forte de ces quarante dernières années –, échappant à une brusque remontée du chômage ou à des krachs financiers ». « Mais il est encore trop tôt pour sabler le champagne », avertit Ayhan Kose, le chef économiste adjoint de la Banque mondiale, notamment en raison des taux d’intérêt, qui devraient rester élevés en 2024. « L’impact du resserrement monétaire sur la croissance devrait atteindre son maximum cette année dans la plupart des grandes économies », met en garde l’institution.

Jusqu’à présent, l’économie mondiale a mieux résisté que prévu. La demande s’est maintenue grâce aux réserves d’épargne accumulées pendant la pandémie de Covid-19 et l’activité a été soutenue par des plans d’aide massifs, à l’instar du programme américain de l’Inflation Reduction Act qui prévoit au moins 400 milliards de dollars (365 milliards d’euros) de subventions dans les technologies censées favoriser la transition énergétique. Des circonstances exceptionnelles qui ne se reproduiront plus en 2024.

La croissance des économies avancées devrait donc freiner à 1,2 % en 2024, contre 1,5 % en 2023 et 2,5 % en 2022, bien au-dessous de la moyenne annuelle enregistrée entre 2010 et 2019 (2 %). Les pays émergents s’en sortent mieux (+ 3,9 % attendu en 2024, contre + 4 % en 2023), même s’ils restent dans une situation délicate, résumée ainsi par la Banque mondiale : « La faiblesse de la demande de biens dans les économies avancées a pesé sur leurs exportations, tandis que les taux d’intérêt élevés ont freiné leur demande intérieure. »

Défaut de coopération internationale

La croissance des pays d’Asie de l’Est et d’Europe de l’Est devrait fléchir, sous l’effet de la guerre en Ukraine et du ralentissement de la Chine. Celle des pays d’Afrique et du Moyen-Orient devrait accélérer grâce à la hausse des cours des matières premières dont ils sont exportateurs, tandis que celle des régions d’Asie du Sud et d’Amérique latine restera stable.

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