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Des vérifications sur des Boeing 737 MAX font apparaître des équipements mal fixés sur des appareils d’Alaska Airlines et United

La compagnie Alaska Airlines a décidé de maintenir au sol ses 737 MAX 9 après l’envol spectaculaire d’une porte qui a provoqué, vendredi soir, l’atterrissage d’urgence de l’un de ses appareils aux Etats-Unis.

Les compagnies aériennes américaines United Airlines et Alaska Airlines ont rapporté, lundi 8 janvier, avoir trouvé des éléments mal fixés lors de vérifications de leurs appareils Boeing 737 MAX 9, après qu’un avion de ce type a perdu une porte en plein vol vendredi.

United, qui exploite la plus importante flotte de 737 MAX 9 du monde (79 appareils), a révélé avoir découvert des « boulons qui nécessitaient d’être resserrés » lors de vérifications sur les portes condamnées de ce modèle, les mêmes que celle qui a été arrachée lors du vol 1282 d’Alaska Airlines aux Etats-Unis, vendredi.

« Depuis que nous avons entamé les inspections, samedi, nous avons fait des découvertes qui semblent liées à des problèmes d’installation du panneau obstruant les portes », a précisé United dans une déclaration transmise à l’Agence France-Presse. « Par exemple, des boulons qui nécessitaient d’être resserrés. » La condamnation de certaines portes est une configuration que propose Boeing à ses clients quand le nombre d’issues de secours existantes est déjà suffisant au regard du nombre de sièges dans l’appareil.

Alaska Airlines a également annoncé avoir détecté des « équipements mal fixés » sur certains de ses appareils de ce type, à la suite d’inspections préliminaires. Ces découvertes interviennent après que l’agence américaine de l’aviation civile (FAA) a demandé des inspections sur 171 Boeing 737 MAX 9, qui sont maintenus au sol dans l’attente de ce passage en revue.

Lundi, la compagnie Aeroméxico a déclaré être dans la « phase finale d’une inspection détaillée » et anticiper la remise en service de ses 19 MAX 9 « dans les prochains jours ».

Un cours de l’action qui chute

C’est un nouveau coup dur pour Boeing alors que l’action de l’avionneur américain a ouvert en forte baisse, lundi, contrecoup de l’accident survenu trois jours plus tôt. Dans les premiers échanges à Wall Street, le cours du constructeur aérien lâchait 8,38 % après avoir entamé un redressement depuis le début de l’automne, avec l’accélération des livraisons, longtemps perturbées par des problèmes techniques.

Le cours du principal sous-traitant de Boeing, Spirit AeroSystems, dévissait, lui, de 13,74 %. Alaska Airlines était aussi sanctionnée à Wall Street, abandonnant 5,56 %.

Par ailleurs, la porte de l’appareil 737 MAX 9 a été retrouvée dimanche, a annoncé la présidente de l’agence américaine chargée de la sécurité des transports, le National Transportation Safety Board (NTSB), Jennifer Homendy. Un enseignant a récupéré le morceau de l’avion, tombé dans son jardin à Portland (Oregon). « Nous allons aller le chercher et commencer à l’analyser », a déclaré la cheffe du NTSB lors d’une conférence de presse.

Dimanche, le PDG de Boeing, Dave Calhoun, a décidé d’annuler une conférence qui devait réunir les dirigeants du groupe en début de semaine, pour la remplacer par une réunion sur la sécurité, mardi, ouverte à tous les employés.

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Le NTSB, Boeing, Alaska Airlines et la FAA cherchent à établir les circonstances exactes de l’accident, qui a fait quelques blessés légers mais aurait pu se terminer « de façon plus tragique », selon Mme Homendy.

Lire aussi le décryptage : Article réservé à nos abonnés Airbus et Boeing enregistrent des records de commandes mais peinent à livrer les avions

Série de déboires pour Boeing

D’après le NTSB, personne n’était installé aux deux places à côté de la porte. Selon des passagers cités par des médias américains, un adolescent assis dans la rangée a eu sa chemise arrachée par la décompression, lui occasionnant des blessures légères.

Après ce dysfonctionnement très rare, la FAA a « exigé des inspections immédiates de certains Boeing 737 MAX 9 avant qu’ils ne puissent reprendre leurs vols », a-t-elle précisé sur X. En conséquence, les compagnies aériennes ont immobilisé certains Boeing 737 MAX 9 dans l’attente d’inspections. Le maintien au sol de ces appareils a déjà entraîné l’annulation de plus de mille vols depuis samedi, selon les données du site spécialisé FlightAware, principalement pour les compagnies Alaska Airlines et United, qui opèrent 144 des 218 appareils 737 MAX 9 en circulation.

La compagnie Copa Airlines – qui exploite vingt et un de ces appareils – et Turkish Airlines – qui en détient cinq – ont annoncé avoir laissé leurs avions au sol. En revanche, l’Agence européenne de la sécurité aérienne a précisé qu’aucun opérateur en Europe n’utilisait le 737 MAX 9 avec les options techniques concernées.

L’accident marque un nouvel épisode d’une série de déboires pour Boeing. Les plus sérieux d’entre eux ont été les crashs de deux 737 MAX, en octobre 2018 en Indonésie et en mars 2019 en Ethiopie, qui ont causé la mort de 346 personnes. Après ces accidents, liés au logiciel de pilotage MCAS, tous les 737 MAX avaient été maintenus au sol durant vingt mois.

Mais Boeing a aussi suspendu, à plusieurs reprises, durant près de deux ans au total, les livraisons de son long-courrier 787 pour des défauts de fabrication et d’inspection.

Plus récemment, c’est de nouveau le 737 MAX qui a fait parler de lui, après la découverte, à l’automne, de malfaçons sur la cloison étanche arrière de l’appareil. Puis, en décembre, Boeing avait recommandé aux compagnies équipées de 737 MAX de vérifier le système de contrôle du gouvernail, après qu’une compagnie a constaté qu’un écrou manquait sur l’un de ses avions. Selon la FAA, Boeing avait également observé qu’un écrou était mal vissé au même emplacement sur un appareil qui n’avait pas encore été livré.

Le Monde

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