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Défense : l’Allemagne débloque la vente de quarante-huit Eurofighter à l’Arabie saoudite

Le ciel saoudien se dégage pour l’avion de combat européen Eurofighter Typhoon et s’assombrit pour le Rafale français. En visite en Israël, dimanche 7 janvier, la ministre des affaires étrangères allemande, Annalena Baerbock, a déclaré que Berlin était prêt à lever son veto sur la vente de quarante-huit Eurofighter à Riyad, bloquée depuis des années en raison de la guerre menée au Yémen par l’Arabie saoudite et de l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi en 2018, imputé par la CIA au prince héritier Mohammed Ben Salman.

« Nous ne nous voyons pas, en tant que gouvernement fédéral allemand, nous opposer aux considérations britanniques sur d’autres Eurofighter », a déclaré Mme Baerbock. Mis en service en 2004, l’appareil est le fruit de la collaboration entre le britannique BAE Systems, le franco-germano-espagnol Airbus Defense and Space et l’italien Leonardo.

Le « nein » à cette vente, décrété par la chancelière Angela Merkel en 2018, avait été repris, en 2021, dans le contrat de la coalition entre le SPD, les Verts et les libéraux de son successeur Olaf Scholz. Les Grünen (Verts), parti de Mme Baerbock, étaient d’ailleurs les plus vigoureux opposants à la livraison de ces avions. Et à peine connus, ses propos ont déclenché un tollé chez les Verts, majoritairement hostiles à cette vente.

Annonce « irresponsable »

Sur la radio publique RBB, la présidente des Verts, Ricarda Lang, a reconnu le rôle positif de l’Arabie saoudite dans le conflit Israël-Hamas, tout en ajoutant que ses atteintes aux droits de l’homme devaient bloquer la livraison des avions de combat. Sarah Nanni, porte-parole du groupe des Verts du Bundestag, a dit attendre du gouvernement qu’il « reste sur sa position », tandis que la présidente du mouvement Jeunesse verte, Svenja Appuhn, qualifiait l’annonce d’« irresponsable ».

L’aval probable de Berlin enterre les chances de Dassault Aviation : en octobre, Riyad avait demandé au constructeur français de lui faire une offre commerciale pour cinquante-quatre Rafale – option visiblement ouverte par le royaume wahhabite pour forcer le gouvernement allemand à lever son embargo. De son côté, le Royaume-Uni faisait pression sur lui afin d’honorer ce contrat signé à Londres il y a près de six ans.

Le rôle de Riyad dans le conflit israélo-palestinien a contribué à débloquer la situation et à faire mieux accepter ce revirement. Malgré la réplique meurtrière de Tsahal aux attaques terroristes du 7 octobre, les Saoudiens n’ont pas renoncé à normaliser leurs relations avec l’Etat hébreu, s’est félicitée Mme Baerbock. Elles progressaient très vite à la veille du 7 octobre, jour des massacres perpétrés par le Hamas, qui ont fait 1 200 morts.

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