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« Pas de lutte contre le changement climatique sans liberté d’agir pour les élus locaux »

Si le sort du climat dépendra de nos efforts globaux à l’échelle mondiale, la baisse des émissions de gaz à effet de serre est aussi une bataille locale. On ne mesure d’ailleurs pas à quel point les maires sont, et vont être, les fantassins de première ligne de la décarbonation du pays.

Le poids colossal mais méconnu des émissions de gaz à effet de serre des services publics en est naturellement la cause première : si chaque Français émet en moyenne 10 tonnes de CO2 par habitant, 15 % de ces émissions sont imputables à nos équipements de proximité et, en tout premier lieu, au bâti des collectivités locales comme les écoles ou les gymnases. Une tonne et demie de CO2 par Français rien que pour les services publics : c’est presque autant que les émissions annuelles par habitant de l’Inde ! Respecter nos engagements climatiques suppose donc une décarbonation rapide et massive du secteur public local.

En première ligne

Au-delà des infrastructures publiques, c’est aussi dans l’action publique locale que reposent des gisements entiers d’économies de carbone plus globaux :

– dans l’alimentation, avec l’impact de la restauration scolaire sur les habitudes de consommation ;

– dans les transports, avec la mise sur pied d’alternatives qualitatives et crédibles au transport individuel thermique ;

– et, évidemment, dans le logement.

Sur ces trois principaux postes d’émissions de carbone dans notre pays, ce sont les collectivités locales qui peuvent porter et amorcer des changements durables.

L’urgence avec laquelle nous devons les mener à bien ne fait d’ailleurs plus débat : les scénarios du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat affirment clairement que nous n’avons aucune chance de limiter la hausse de la température moyenne globale à 1,5 °C si les émissions ne culminent pas avant 2025 et ne diminuent pas d’au moins 50 % d’ici à 2030 par rapport à 2019 !

La pente est raide, le défi est colossal, et les maires vont être, comme souvent, en première ligne. L’effort d’investissement climat des collectivités pour atteindre les objectifs fixés par la stratégie nationale bas carbone (SNBC) est estimé à 12 milliards d’euros par an entre 2020 et 2030 par l’Institut de l’économie pour le climat, afin de mener à bien la rénovation énergétique des bâtiments publics, le déploiement d’aménagements cyclables, la croissance du ferroviaire et des transports en commun urbains, mais aussi le développement des réseaux de chaleur urbains, de l’éclairage public sobre et d’une flotte de véhicules décarbonés.

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