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Joe Biden accuse Donald Trump de cautionner la « violence politique » et d’utiliser la rhétorique « de l’Allemagne nazie »

Le président Joe Biden s’exprime à Blue Bell (Pennsylvanie) le vendredi 5 janvier 2024.

Le président américain, Joe Biden, a averti vendredi 5 janvier que les efforts de Donald Trump pour reprendre la Maison Blanche en 2024 constituent une grave menace pour les Etats-Unis. Dans un discours de campagne, à la veille du troisième anniversaire de l’attaque du Capitole par les partisans de Donald Trump, l’actuel président américain l’a, par ailleurs, accusé de cautionner la « violence politique » et d’utiliser la rhétorique « de l’Allemagne nazie ». Il a présenté l’élection comme un choix entre un homme « obsédé par le passé » et par ses propres intérêts (Donald Trump) et un autre à qui n’importent que « l’Amérique » et « l’avenir » (lui-même).

L’ancien président, grand favori des républicains, « est prêt à sacrifier notre démocratie afin d’obtenir le pouvoir », a fustigé le président démocrate près de Valley Forge, en Pennsylvanie. « Il parle du sang des Américains qui est empoisonné, utilisant exactement le même langage que celui utilisé dans l’Allemagne nazie », a poursuivi Joe Biden, 81 ans, qui est au coude-à-coude avec Donald Trump, ou juste derrière, dans les derniers sondages.

« Trump et ses partisans MAGA [Make America Great Again, slogan phare du milliardaire républicain] non seulement cautionnent la violence politique, mais ils en rient », a encore dénoncé Joe Biden vendredi.

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Offensif, Joe Biden a longuement évoqué la violence du 6 janvier, « un jour gravé pour toujours dans notre mémoire parce que c’est ce jour-là que nous avons failli perdre l’Amérique ». L’assaut du Capitole reste un sujet de discorde aux Etats-Unis : un quart des Américains pensent, sans preuve, que le FBI en est à l’origine, selon un sondage du Washington Post et de l’université du Maryland publié cette semaine. D’où le fait que « la question la plus urgente de notre époque [soit] de savoir si la démocratie est toujours la cause sacrée de l’Amérique », a-t-il lancé. « C’est tout l’enjeu de l’élection de 2024. »

« Soyons clairs sur l’élection de 2020 (…). J’ai gagné l’élection, il était le perdant », a lâché Joe Biden sous les applaudissements, se présentant comme le gardien de la démocratie américaine, alors que le magnat républicain de l’immobilier assure toujours, sans la moindre preuve, que l’élection de 2020 lui a été « volée ». « Nous savons tous qui est Donald Trump. La question à laquelle nous devons répondre, c’est qui sommes-nous ! », a-t-il lancé, exhortant les électeurs à se mobiliser.

Une campagne présidentielle jugée lente

Le président devait tenir son discours samedi, trois ans jour pour jour après l’attaque du Capitole, le 6 janvier 2021, par des partisans de Donald Trump qui tentaient d’empêcher la certification de la victoire de Joe Biden, mais la date a été avancée à vendredi à cause d’une prévision de tempête.

Un porte-parole de Trump, Steven Cheung, a aussitôt rétorqué que Biden était « la vraie menace à la démocratie ». Il l’a accusé d’« utiliser le gouvernement comme arme pour s’en prendre à son principal adversaire politique » et interférer dans l’élection, en allusion aux nombreuses affaires qui cernent Donald Trump en justice. Et lors d’un meeting dans l’Iowa, Donald Trump a accusé son rival démocrate d’« attiser les peurs », qualifiant l’événement de campagne du président actuel de « pathétique ». Lors de sa dernière campagne en 2020, Joe Biden avait déjà qualifié son duel avec Donald Trump de « bataille pour l’âme de l’Amérique ».

Le lieu du discours choisi par le démocrate pour son discours vendredi est symbolique. Valley Forge a vu George Washington, à l’époque futur premier président des Etats-Unis, rassembler les forces militaires américaines qui luttaient contre l’empire britannique il y a près de 250 ans.

« Nous avons choisi Valley Forge parce que George Washington y a unifié les colonies », a déclaré le directeur adjoint de l’équipe de campagne, Quentin Fulks. « Puis il est devenu président et il a établi le fondement de la transition pacifique du pouvoir – ce que Donald Trump et les républicains ont refusé de faire. »

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Cette volonté d’accélération de la campagne de Joe Biden intervient après les critiques de certains démocrates qui estiment qu’elle a commencé trop lentement. Le président n’a pas réussi à convaincre les électeurs que l’économie s’améliorait malgré des chiffres de l’emploi plus favorables que prévu vendredi, les prix restant « encore trop élevés pour un trop grand nombre d’Américains », a-t-il reconnu dans un communiqué.

Les démocrates en difficulté

L’immigration à la frontière mexicaine et le soutien à la guerre d’Israël contre le Hamas divisent le parti démocrate. Le refus de Joe Biden de mentionner les multiples affaires de Donald Trump, pour ne pas donner l’impression d’influencer le système judiciaire, l’a aussi privé de l’une de ses principales armes contre le milliardaire républicain.

Mais la principale difficulté du président américain reste probablement son âge. Ses quelques chutes et maladresses de langage sont scrutées à la loupe. Il connaît la pire cote de popularité pour un président en exercice lors du mois de décembre précédant une élection.

Le premier clip de campagne de Joe Biden sorti jeudi et qui sera diffusé pour la première fois à la télévision samedi met en garde contre la menace « extrême » pour la démocratie en diffusant des images de l’assaut contre le Capitole du 6 janvier 2021. « C’était quelque chose d’horrible à voir », a déclaré jeudi à la presse la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, à propos de l’attaque du Congrès. « Le président continuera d’en parler et de se faire entendre à ce sujet. »

Le Monde avec AP et AFP

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