Telefonica, le géant espagnol des télécommunications, a conclu mercredi 3 janvier un accord avec les syndicats pour licencier jusqu’à 3 421 salariés en Espagne, soit environ 20 % des effectifs de ses trois principales filiales dans le pays (Telefonica España, Moviles et Soluciones), dans le cadre de ses efforts visant à réduire les coûts.
L’ancien monopole d’Etat estime que le plan de licenciements (ERE, en espagnol) coûtera environ 1,3 milliard d’euros avant impôts et générera des économies annuelles moyennes d’environ 285 millions d’euros à partir de 2025.
Cette réduction de personnel s’inscrit dans le cadre d’un plan de Telefonica visant à accroître ses bénéfices au cours des trois prochaines années, en partie grâce à un programme de réduction des coûts de 600 millions d’euros, annoncé en novembre 2023. Comme la plupart de ses pairs européens, Telefonica est aux prises avec une dette élevée (27,5 milliards d’euros à mi-2023, pour un chiffre d’affaires de 40 milliards en 2022), et des coûts croissants liés au déploiement de réseaux de fibre optique et à l’introduction de services mobiles 5G à haut débit.
Les réductions d’effectifs devraient avoir lieu au cours du premier trimestre 2024 – bien que le plan reste en vigueur jusqu’en mars 2025 – et concerneront principalement les salariés âgés de 56 ans ou plus en 2024, et travaillant dans l’entreprise depuis au moins quinze ans, a indiqué Telefonica. Les départs concernent surtout Telefonica España (2 958), et dans une moindre mesure les deux autres sociétés du groupe, Telefonica Moviles (397) et Telefonica Soluciones (66).
Nouvelle convention collective
La plus grande entreprise de télécommunications espagnole emploie environ 16 500 personnes dans son pays d’origine, alors que son effectif mondial dépasse les 100 000 personnes. Elle est présente dans douze pays, dont le Brésil, la Grande-Bretagne et l’Allemagne.
Le groupe espagnol a également annoncé avoir conclu une nouvelle convention collective, qui court jusqu’en 2026 et peut être prolongée d’un an supplémentaire. Grande nouveauté, la réduction de la semaine de travail de 37,5 à 36 heures, à raison d’une demi-heure par an, très proche des 35 heures revendiquées par les syndicats et que la vice-présidente et ministre du travail, Yolanda Diaz, a fait sienne au sein du gouvernement. Telefonica devient ainsi l’une des premières grandes entreprises en Espagne à développer ce modèle. L’accord permettra également au personnel de « télétravailler depuis le lieu de [son] choix en Espagne ».
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