Close

Le gouvernement suspendu à l’hypothèse d’un remaniement

La cheffe du gouvernement, Elisabeth Borne, entourée de ministres, à l’Assemblée nationale, à Paris, le 4 décembre 2023.

L’année 2024 s’amorce. Emmanuel Macron a promis, lors de ses vœux aux Français, qu’elle se traduirait par de l’« action » et de la « détermination ». Mardi 2 janvier, le président de la République renoue pourtant avec une apparente hésitation. Doit-il renverser la table ou non ? Envoyer un signal d’apaisement à l’aile sociale et historique de son camp, meurtrie depuis l’adoption, fin décembre 2023, du projet de loi « immigration » qui a charrié avec lui des antiennes chères à l’extrême droite ? Ou laisser dériver le macronisme vers une « belle ligne droite », comme le salue l’ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin ? Faut-il changer en conséquence l’équipe gouvernementale à l’approche des élections européennes de juin pour lesquelles l’extrême droite dispose d’une dangereuse avance dans les sondages ? Ou patienter avant de remanier ?

Le chef de l’Etat, qui a annulé le conseil des ministres du 3 janvier considérant que la réunion de son gouvernement n’avait, pour l’heure, aucune « pertinence », entend peaufiner sa rentrée. Seul, ou presque. « Le président a suspendu le temps pour une période indéterminée », commente un conseiller de l’Elysée qui prévient : « Tout est possible, y compris rien. »

Emmanuel Macron mûrit l’énigmatique « rendez-vous avec la nation » qu’il a promis pour ce mois de janvier. « Un mouvement », aux dires du palais, qui doit « embellir le commun contre ceux qui attisent les crispations identitaires ». Dans son allocution du 31 décembre 2023, Emmanuel Macron a fixé un cap consistant à poursuivre le « réarmement » du pays d’un point de vue « civique », « industriel » et « technologique », sans entrer dans les détails. « J’aurai l’occasion dans les semaines qui viennent de vous dire comment notre nation relèvera ces défis », a-t-il avancé.

L’entourage du chef de l’Etat parle de la fin d’un cycle marqué par les débats « passionnels » ouverts avec la réforme des retraites au printemps 2023 et la loi sur l’immigration en décembre. L’acte II du second quinquennat, censé être moins accidenté, doit commencer. « Une nouvelle page s’ouvre. Il faut un élan nouveau, un renouvellement. Mais avec quelles personnalités, quelle architecture gouvernementale, semblable ou différente, la même ou plus resserrée, comme je le souhaite ? C’est au président de la République de le décider », questionnait, dans un entretien au Jounal du dimanche, le 24 décembre, l’influent patron du MoDem, François Bayrou.

Remerciements à Borne

Au sein du gouvernement, où certains ministres sont arrivés il y a six mois à peine, l’atmosphère s’est alourdie. Tout juste rentrée de Guyane, où elle a passé le réveillon de fin d’année avec les troupes françaises, Elisabeth Borne s’est faite à l’idée de quitter Matignon. Par deux fois déjà, la cheffe de la majorité a résisté aux vents contraires se maintenant en fonction après l’échec aux législatives de juillet 2022 et à la suite de la crise ouverte par la réforme des retraites, au printemps 2023. Mais l’entourage de la première ministre note que les remerciements pour le travail accompli qui lui ont été adressés par le chef de l’Etat lors de ses vœux aux Français semblaient clore un chapitre.

Il vous reste 65% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 Comments
scroll to top