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Carrefour bannit les produits PepsiCo de ses magasins pour cause de prix élevés

Dans un hypermarché Carrefour, le 29 mars 2023, à  Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine).

Plus de soda Pepsi ou de chips Lay’s dans les rayons des magasins Carrefour à partir de jeudi 4 janvier, a annoncé le distributeur le jour même. En lieu et place, le client devrait voir apparaître dans les rayons un panneau précisant : « Nous ne vendons plus cette marque pour cause de hausse de prix inacceptable. » L’enseigne fait ainsi le choix de médiatiser l’épreuve de force qui l’oppose au groupe américain PepsiCo dans la fixation des tarifs pour 2024.

Ce n’est pas la première fois qu’un groupe de distribution boycotte une marque dans ses magasins pour faire pression sur les industriels de la grande consommation. E.Leclerc est coutumier du fait. On se souvient des menaces de suppression du Coca-Cola dans ses rayons en 2018. Puis de la disparition des alcools du groupe Pernod Ricard en 2019 et, temporairement, à l’été 2023. Quant au groupement des Mousquetaires, il avait déréférencé les eaux de Danone, Evian, Volvic et Badoit, à l’automne 2022.

A chaque fois, ces fortes tensions interviennent au moment où industriels et distributeurs s’affrontent lors des négociations commerciales annuelles, à l’issue desquelles sont fixés les tarifs des produits à marque. Or, nous entrons actuellement dans la dernière ligne droite de ces discussions pour 2024. Et l’ambiance est tendue. D’autant que cette année, le gouvernement a décidé d’avancer les horloges. Les enseignes doivent avoir signé les contrats avec les fournisseurs dont le chiffre d’affaires est inférieur à 350 millions d’euros avant le 15 janvier et avec les multinationales au plus tard le 31 janvier.

« Shrinkflation »

Le patron de Système U, Dominique Schelcher, a déploré, mercredi 3 janvier, sur France Inter, « un peu d’attentisme » dans le démarrage de ces discussions de la part de certains groupes d’agroalimentaire, évoquant Danone, même s’il se félicitait d’avoir déjà conclu avec Yoplait et Entremont, du groupe Sodiaal, et avec la coopérative Laïta.

Le PDG a estimé que les tarifs des produits laitiers allaient encore légèrement augmenter et que, malgré des « poches de baisse » sur les produits à base de blé, d’huile ou de café, les prix alimentaires allaient continuer à progresser en 2024. Ils ont bondi de 20,6 % en deux ans, selon les données publiées, fin décembre 2023, par le panéliste Circana.

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Pas sûr, donc, que l’objectif fixé par le ministère de l’économie, enclencher une baisse des prix alimentaires dans les supermarchés en légiférant sur une avancée du calendrier des négociations commerciales, soit atteint.

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