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Aux obsèques de Patrick Buisson, la communion des extrêmes droites

Le cercueil de Patrick Buisson devant l’église Saint-Ferdinand-des-Ternes, à Paris, le 3 janvier 2024.

Patrick Buisson aimait filmer les réceptions qu’il organisait. Scruter le registre de l’avant-première d’un documentaire. Moins pour assouvir sa passion de l’archivage que pour s’assurer de la fidélité de ses amis et de l’étendue de ses réseaux politique et médiatique.

De la centaine de personnes présentes, mercredi 3 janvier, aux funérailles du journaliste monarchiste, mort le 26 décembre 2023 à 74 ans, il aurait probablement conclu à l’échec de son projet politique : l’union des droites. Seule la frange la plus extrême du camp que l’identitaire voulait rassembler s’est côtoyée dans l’église Saint-Ferdinand-des-Ternes, dans le 17e arrondissement de Paris.

Rancune tenace à l’égard du conseiller de l’ombre qui enregistrait à son insu Nicolas Sarkozy ? Crainte de s’afficher aux côtés d’anciennes figures de la droite la plus radicale ? Les membres du parti Les Républicains (LR) ont déserté les bancs de l’église. Jamais pourtant le parti n’a autant adopté les antiennes du maurrassien – lutte contre l’immigration et défense de « racines » françaises. « Il vit avant beaucoup les grands dangers qui menacent notre pays », avait salué le président de LR, Eric Ciotti, à l’annonce de sa mort.

Leurs adversaires, en revanche, n’ont pas hésité à envoyer leurs principaux représentants : Marine Le Pen et Jordan Bardella pour le Rassemblement national (RN) ; Eric Zemmour pour Reconquête ! « Ses idées ont fait chemin dans l’une et l’autre mouvance des mouvements patriotiques, mais il n’a pas réussi l’union sur le plan tactique », concédait Bruno Gollnisch avant la messe suivant le rite dominicain. Pour l’ancien vice-président du Front national (FN devenu RN), heureux de retrouver sur le parvis d’anciens « compagnons », l’assemblée relevait moins de la concrétisation d’une « union des patriotes » que de la « recomposition de ligue dissoute ».

Des anciens d’Ordre nouveau

Ancien dirigeant du mouvement néofasciste Ordre nouveau, et parmi les fondateurs du FN, Alain Renault n’a pas manqué les funérailles de son compagnon de route, de leur jeunesse sous l’étendard national-révolutionnaire à la direction de juteuses entreprises de sondage. Pas plus que Martin Peltier, ex-directeur de la rédaction de National Hebdo, condamné en 1996 pour « contestation de crime contre l’humanité ». Assis également dans les derniers rangs avant de s’éclipser discrètement : Pascal Gauchon, autre ancien d’Ordre nouveau, passé par la direction du Parti des forces nouvelles, mouvement d’inspiration néofasciste et éphémère concurrent du FN.

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