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Pour la ville de Paris, une équation budgétaire lourde d’incertitudes

La maire de Paris, Anne Hidalgo, à Paris, le 6 décembre 2023.

Si, lundi 11 décembre 2023, le conseil de Paris a voté, sans suspense, son budget 2024 pour un montant de 11,3 milliards d’euros, c’est un autre chiffre qui a fait bondir l’opposition : 9,9 milliards d’euros. Soit le niveau d’endettement qui devrait être atteint par la Ville à la fin du deuxième mandat de l’édile socialiste, en 2026, selon les prévisions de sa propre majorité.

La dette « était de 4 milliards en 2014 », lors de la première élection d’Anne Hidalgo à la mairie, rappelle le conseiller municipal (Horizons) Pierre-Yves Bournazel, tandis que Maud Gatel, députée (MoDem) et conseillère de Paris, juge cette trajectoire financière « particulièrement inquiétante », en soulignant « l’augmentation de la durée de désendettement de la Ville », qui passe de treize à quinze ans pour 2024.

Comment en est-on arrivé là ? Entre la Mairie de Paris et ses oppositions, c’est une guerre perpétuelle des chiffres et de leur interprétation. M. Bournazel, candidat à la Mairie de Paris en 2026, ne cesse de pointer, depuis des années, « une Ville qui vit au-dessus de ses moyens ». « Il existe de nombreuses pistes pour réduire les dépenses de fonctionnement, mais où est le plan d’économies de 200-250 millions d’euros promis en 2022 par l’exécutif municipal ? », s’interroge-t-il.

Marie-Claire Carrère-Gée, présidente Les Républicains (LR) de la commission des finances au conseil de Paris, dénonce « la gabegie des subventions aux associations, la préemption intense d’appartements pour les transformer en logements sociaux à des fins électoralistes et le recrutement de 650 agents en 2023, en plus des 58 000 agents existants… » Elle craint « un fait nouveau, un risque d’effet d’avalanche. On accumule beaucoup de dettes, et il faut dorénavant prendre en compte l’explosion des taux d’intérêt, qui s’ajoutent à ces dépenses de fonctionnement non maîtrisées. Si l’on continue ainsi, les finances de la Ville seront bientôt à la main des banques et de l’Etat ».

« Equilibre serré »

Volonté de préserver la qualité de ses services publics et municipaux, investissements structurants, mise en place d’un plan de sobriété énergétique pour faire des économies, rétorque l’exécutif parisien. Qui ne s’alarme de rien, surtout pas de sa capacité intacte à s’endetter, appuyant sa conviction sur l’agence de notation Standard & Poor’s, qui lui a attribué « AA » en octobre 2023, avec ce sous-texte : la Ville de Paris est plutôt en bonne santé financière. Mais l’exécutif parisien ne nie pas non plus que l’équation budgétaire est de plus en plus complexe. « L’équilibre est serré, admet Paul Simondon, adjoint d’Anne Hidalgo aux finances. Le niveau d’épargne brute est inférieur à ce que l’on espérait. »

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