Merci à Super Mario Bros, le film, à Barbie et à Avatar. La voie de l’eau, les trois films qui ont drainé plus de 5 millions de spectateurs en 2023 et ainsi fortifié le grand retour des Français au cinéma. Selon le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), la fréquentation a atteint 180,76 millions d’entrées en 2023, en hausse de 18,9 % par rapport à 2022. Soit un décalage de seulement 13 % par rapport à la moyenne historiquement élevée des années pré-Covid-19 de 2017 à 2019. Ce résultat « confirme la puissante dynamique enclenchée en 2022 », s’est félicité mardi 2 janvier Dominique Boutonnat, président du CNC.
Le cinéma français enregistre un très bon niveau de part de marché, de 39,8 % (les films américains atteignent 41,3 %, et les autres nationalités 18,9 %). Selon le CNC, la reprise « s’appuie sur une diversité incomparable de l’offre de films », comme en témoignent les succès français d’Astérix et Obélix. L’empire du Milieu (4,45 millions d’entrées), Alibi.com 2 (4,18 millions), les deux volets des Trois Mousquetaires (près de 5 millions cumulés) ou encore la Palme d’or du Festival de Cannes, Anatomie d’une chute (1,2 million), et Le Règne animal (1 million), mais aussi, pour les longs-métrages américains, Oppenheimer, de Christopher Nolan (4,39 millions), et Killers of the Flower Moon, de Martin Scorsese (1,26 million, selon Comscore), ou encore le film d’animation japonais Le Garçon et le Héron, de Hayao Miyazaki (1,54 million, selon Comscore).
Ce qui souligne à « quel point le public français est curieux et éclectique », relève le président du CNC. L’année 2023 a connu aussi son lot d’échecs, comme La Vie pour de vrai, avec Dany Boon, ou encore les derniers films de Woody Allen ou de Luc Besson. En définitive, selon l’institut d’analyse Comscore, le top 30 comprenait 23 films américains, 6 français et 1 japonais.
En 2023, la fréquentation a connu une progression constante en début d’année, et l’été a été porté par le phénomène « Barbenheimer », mais la rentrée de septembre et la fin d’année se sont révélées plus difficiles en raison notamment, selon le CNC, de la concurrence de la Coupe du monde de rugby. Le CNC n’a pas noté de lien entre la psychose des punaises de lit à l’automne – qui a concerné une poignée de salles surtout parisiennes – et le tassement de fréquentation en fin d’année. Marc-Olivier Sebbag, délégué général de la Fédération nationale des cinémas français (FNCF), n’a pas non plus identifié d’« effet punaises » sur les entrées. « La météo exceptionnelle et le report d’un gros film américain attendu en octobre, Dune 2, de Denis Villeneuve, ont joué bien davantage », dit-il.
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