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Depuis la Guyane, Elisabeth Borne se tient à distance de la rumeur d’un prochain départ de Matignon

La première ministre, Elisabeth Borne, accueillie au village amérindien de Taluen, en Guyane, le 1er janvier 2024.

Elisabeth Borne a eu chaud ce dimanche 31 décembre 2023. Il est un peu plus de midi, heure locale, lorsque la première ministre atterrit dans le climat tropical de Guyane, région d’outre-mer limitrophe du Brésil. Depuis Cayenne, la cheffe du gouvernement s’apprête à survoler une partie de la forêt amazonienne à bord d’un hélicoptère pour rejoindre sa destination finale : la base militaire avancée du 9e régiment d’infanterie de marine, où elle réveillonnera dans la soirée.

Avant de décoller, elle écoute religieusement les vœux du président de la République, qui, à plus de 7 000 kilomètres de là, dépeint une année 2023 sombre, mais, aux dires de l’Elysée, pleine de « courage ».

Elisabeth Borne, à la tête d’une majorité relative ébranlée par l’adoption, le 19 décembre 2023, de la loi sur l’immigration, vécue par le Rassemblement national comme une « victoire idéologique » de l’extrême droite, n’ignore rien de la rumeur grandissante d’un remaniement qui pourrait la chasser du 57, rue de Varenne.

Le conseil des ministres prévu le 3 janvier est reporté

L’Elysée annonce un grand chambardement pour le mois de janvier. Le chef de l’Etat « mâchonne », selon son expression, le plan visant à relancer le second quinquennat. Et, afin de « travailler aux actions du mois de janvier », selon le palais, a préféré reporter le conseil des ministres prévu mercredi 3 janvier au mercredi suivant.

Dans sa brève allocution, Emmanuel Macron ne laisse pourtant rien paraître d’un grand soir, se disant satisfait que les douze mois écoulés aient fait mentir le procès en « impuissance » qui le vise. Et remercie « tout particulièrement » la première ministre pour le travail accompli.

A l’écoute des vœux, Elisabeth Borne sourit, jugeant le compliment mérité. Mais son entourage s’interroge. Cette reconnaissance inhabituelle de la part du chef de l’Etat signifie-t-elle : « Merci pour tout, bon vent » ? En juillet 2020, Emmanuel Macron avait salué le « travail remarquable » d’Edouard Philippe, avant de s’en séparer le lendemain. La première ministre sait, elle aussi, que son avenir est en suspens.

Mais, tout juste décorée par les militaires de l’Etoile forêt d’or, récompensant l’aptitude à la survie dans la jungle, poursuivait le 1er janvier son périple guyanais à bord d’une pirogue, sur le fleuve Maroni, lui permettant de se tenir, quelques heures encore, à bonne distance de Paris où se joue son destin.

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