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Paris 2024 : en escrime, optimiser l’entraînement mental grâce à la science

Soudain, la voix limpide de Kobe Bryant résonne dans la salle de classe. « Je médite tous les jours. Si je ne le fais pas, je subis ma journée, plutôt que de pouvoir la contrôler. Peu importe ce qui peut m’arriver, je suis en parfait équilibre. » Devant l’extrait vidéo où apparaît la légende du basket-ball, morte en 2020 dans un accident d’hélicoptère, dix-sept jeunes fleurettistes s’entraînant au Centre de ressources, d’expertise et de performance sportive (Creps) de Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine).

Le chercheur en psychologie Jean Fournier au Centre de ressources, d’expertise et de performance sportive Ile-de-France, à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine), le 22 septembre 2023.

Agés de 16 à 26 ans, ils font partie de la relève masculine de l’équipe de France, dont les plus prometteurs rejoindront ensuite l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance. Pour eux, Paris 2024 est un horizon trop proche, mais certains auront peut-être la chance de disputer les Jeux de Los Angeles, en 2028.

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Ce 22 septembre, alors que l’été joue les prolongations automnales, Maël Goisbault et Jean Fournier, respectivement ingénieur de recherche et chercheur en psychologie du sport, ont choisi de relayer les mots de Kobe Bryant pour initier les jeunes escrimeurs à la pleine conscience adaptée à leur sport. Tous deux travaillent sur le programme Train Your Brain (« entraîne ton cerveau »), à l’initiative de l’université de Nantes, en collaboration avec la Fédération française d’escrime. C’est l’un des deux projets portant sur la psychologie financés par le programme prioritaire de recherche Sport de très haute performance, lancé en 2020, à quatre ans des Jeux olympiques et paralympiques, par l’Agence nationale de la recherche.

Acceptation des pensées

Démarré en février 2021, Train Your Brain vise à optimiser l’entraînement mental des escrimeurs et escrimeuses français. Les trois armes (épée, fleuret et sabre) sont étudiées. « La particularité de ce programme, c’est qu’il est transdisciplinaire. On fait de la physiologie et de la psychologie, explique Jean Fournier. On a d’abord travaillé avec les équipes nationales chez les hommes et les femmes. Pour avoir des études plus larges, on a décidé de s’intéresser aux athlètes relève, parce qu’ils sont beaucoup plus nombreux. »

Au Centre de ressources, d’expertise et de performance sportive, à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine), le 22 septembre 2023.

Aucun des fleurettistes présents ce jour-là n’a déjà entendu parler de la pleine conscience. « Ça consiste à se centrer dans l’instant présent, on veut que vous développiez le non-jugement et l’acceptation des pensées », résume Maël Goisbault, avant une séance d’initiation. « Mais, des fois, se laisser emporter par des émotions, ça réussit », intervient un adolescent. Le dialogue se veut constructif. « Lorsque vous refusez vos pensées pendant un combat, vous vous battez contre vous-même, en plus de votre adversaire. On aimerait vous aider à n’avoir qu’un adversaire… », explique de manière imagée Jean Fournier.

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