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« Le Dessous des cartes », dessus du panier géopolitique

« Le Dessous des cartes » est présenté par Emilie Aubry depuis 2017.

C’est l’une des plus anciennes émissions de la télévision française, qui se dispute le titre de doyenne avec « Envoyé spécial » et « Fort Boyard ». Voilà trente-trois ans que « Le Dessous des cartes » est diffusé chaque semaine quasiment sans interruption (sur La Sept, puis sur Arte, à partir de 1992), et tout indique que l’aventure n’est pas près de s’arrêter. Qui aurait pu imaginer qu’un programme aussi sobre, traitant de pure géopolitique à travers un format austère, survive si longtemps jusqu’à devenir une véritable institution dans un média dominé par la recherche de sensationnel ?

Une « émission remarquable », qui devrait « être reconnue d’utilité publique », qui « joue un rôle absolument primordial pour la bonne santé de notre démocratie »… Il suffit de lire quelques commentaires en ligne (ou de demander autour de soi) pour constater l’unanimité des louanges adressées à cette émission créée par l’ethnologue et expert en relations internationales Jean-Christophe Victor. Dans le fond, la proposition n’a guère évolué depuis le premier numéro, où ce dernier expliquait vouloir « montrer la contrainte que la géographie fait peser sur les affaires du monde ». « Je vous propose qu’une fois par jour nous cessions de nous dépêcher. Nous nous arrêterons sur un seul événement pour essayer de le comprendre, l’approfondir, bref, s’offrir le luxe de réfléchir », invitait-il alors.

Une promesse qui tient encore aujourd’hui, dans un format de moins de quinze minutes, durant lesquelles une voix off analyse un phénomène géopolitique avec des mots simples, mais précis, posés sur une succession de cartes de géographie agrémentées de quelques symboles explicites. La voix a changé, le numérique a rendu les animations plus fluides et créatives, mais les fondations sont restées les mêmes, comme le choix de s’appuyer sur un planisphère issu de la projection de Peters, qui prend en compte la superficie réelle des continents mieux que la projection de Mercator, plus commune.

Le temps et la rigueur

Surtout, la chaîne n’a jamais reculé sur les moyens de production et sur deux facteurs indispensables pour qui veut faire du travail de qualité : le temps et la rigueur. La productrice exécutive, Angèle Le Névé, expliquait ainsi à nos confrères du Parisien, en juin, que chaque numéro hebdomadaire nécessite environ trois mois de travail, toujours en étroite collaboration avec des chercheurs spécialistes du sujet. En succédant à Jean-Christophe Victor, mort en 2016, Emilie Aubry a su s’inscrire dans la continuité, tout en apportant une touche de modernité qui ne trahit jamais les intentions premières de l’émission.

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