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Emmanuel Macron : « Nous devons accélérer en même temps sur le plan de la transition écologique et de la lutte contre la pauvreté »

La poursuite de la guerre en Ukraine et la situation au Proche-Orient après l’attaque terroriste du Hamas et les bombardements à Gaza ne doivent pas nous faire dévier des priorités qui sont les nôtres : réduire nos émissions de dioxyde de carbone (CO2), viser la neutralité carbone en 2050, sauver notre biodiversité et lutter contre la pauvreté et les inégalités.

C’est cette doctrine que nous déclinons à l’international, à travers le Pacte de Paris pour les peuples et la planète et les sommets One Planet. La clé de voûte de cette stratégie, c’est que nous devons accélérer en même temps sur le plan de la transition écologique et sur celui de la lutte contre la pauvreté, car aucun pays n’acceptera de placer sa population dans l’impasse sociale et économique pour protéger la planète.

Cette stratégie repose sur sept piliers :

1. Les pays les plus avancés, qui sont aussi ceux qui ont le plus émis de CO2 depuis la révolution industrielle, doivent sortir des énergies fossiles. Cet objectif n’est pas négociable si nous voulons tenir les objectifs de l’accord de Paris. La science fixe la trajectoire : nous devons sortir du charbon en 2030, sortir du pétrole en 2045 et sortir du gaz en 2050. Dans cette catégorie, les pays du G7 ont une éminente responsabilité, mais la Chine est également concernée, parce qu’elle est désormais le deuxième pays émetteur sur le plan historique et qu’elle est dans la moyenne du G7 en matière d’émissions de CO2 par habitant.

2. Traiter en priorité la menace du charbon. Aujourd’hui, c’est 2 000 gigawatts (GW) de capacités installées qui émettront, à elles seules, suffisamment de CO2 pour nous faire dépasser les 1,5 °C. Alors que l’Agence internationale de l’énergie préconise de retirer 92 GW/an, 500 gigawatts de capacités additionnelles sont en planification. Là encore, le G7 a une responsabilité, celle de sortir du charbon dès 2030 (la France le fera dès 2027). Les émergents ont aussi une responsabilité, car ils sont les plus grands consommateurs de charbon. Dans ces pays, nous devons accélérer le financement des énergies renouvelables mais aussi de l’énergie nucléaire, dont le rôle est clé car il s’agit d’une énergie à la fois pilotable et décarbonée.

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3. Mettre la finance privée et le commerce au service de l’accord de Paris. Le coût de l’investissement doit être à l’avenir plus élevé pour un acteur qui s’engage dans le secteur fossile. Nous avons besoin d’un taux d’intérêt vert et d’un taux d’intérêt brun. Cela vaut aussi pour le commerce : nous avons besoin d’une clause climatique dans nos accords commerciaux, car nous ne pouvons pas à la fois imposer le verdissement à nos industries et libéraliser les échanges de produits polluants à l’international.

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