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L’investissement en direct dans des entreprises solidaires se développe

Gaëlle Désorme ne fait pas les choses à moitié. A côté de son Livret A et de son Livret de développement durable et solidaire (LDDS), la quadragénaire qui vit dans la Drôme investit dans des structures solidaires depuis une quinzaine d’années : La Nef, Terre de liens, une poignée de coopératives dans le domaine de l’alimentaire et, en juillet, Villages vivants, qui achète des locaux en milieu rural pour y ouvrir des commerces (épiceries, restaurants, etc.). « Je suis devenue sociétaire, ce qui me permet de participer aux décisions en votant aux assemblées générales, c’est important pour moi, car je veux que mon épargne ait un impact concret », précise-t-elle.

Gaëlle Désorme n’attend pas de véritable performance financière de son investissement, puisque Villages vivants ne verse pas de rendement, et que la part n’est pas revalorisée. « Mais je bénéficie d’une réduction d’impôt, ce qui est évidemment un coup de pouce », reconnaît-elle. Elle n’est pas la seule à s’engager dans cette voie : les entreprises solidaires ont collecté 991 millions d’euros en 2022, un chiffre en hausse de 9 %, principalement grâce à quelques grandes structures comme Habitat et Humanisme, France active, Solifap ou Terre de liens.

« L’investissement en direct auprès d’entreprises solidaires se développe à la faveur, notamment, de l’essor de plates-formes de financement participatif spécialisées dans l’investissement durable comme LITA.co ou MiiMOSA, ce qui permet en outre de mieux toucher les jeunes générations », note Patrick Sapy, le directeur général de l’association FAIR.

Un sentiment partagé par Lin-Na Zhang, la directrice de la communication de LITA.co : « Nos investisseurs ont en moyenne entre 35 et 40 ans. Il s’agit à la fois de personnes très engagées dans l’économie sociale et solidaire, pour qui le rendement financier n’est pas la priorité, mais aussi d’épargnants de tous horizons à la recherche de placements durables dans une démarche de diversification. »

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Selon les cas, ils souscrivent des titres de capital (actions non cotées, parts sociales, titres participatifs) ou des obligations. « Le risque pris dépend du type d’investissement et de l’activité de la structure à impact : des actions d’une start-up sont, par nature, plus risquées que les parts sociales d’une foncière solidaire dont l’activité consiste à acquérir des biens immobiliers », poursuit Lin-Na Zhang.

« Nos sociétaires veulent que leur argent soit utile »

De nombreuses foncières font, en effet, un appel public à l’épargne. C’est le cas d’Habitat et Humanisme, qui lève 20 millions d’euros par an auprès de particuliers et d’investisseurs institutionnels. Elle achète ou construit des logements à destination de personnes en situation de précarité. Ses parts sociales ne versent pas de rendement, mais sont revalorisées à hauteur de 0,50 % par an sur le long terme. Même principe pour FEVE (achat de fermes pour les louer à des agriculteurs), qui a collecté 10 millions d’euros en deux ans, dont 9 millions d’euros auprès du grand public.

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