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Les films à l’affiche : « Vermines », « L’Innocence », « Mon ami Robot », « Mary à tout prix »…

LA LISTE DE LA MATINALE

Hori (Eita Nagayama) dans « L’Innocence », de Hirokazu Kore-eda.

En cette semaine d’entre-deux fêtes, le cinéma s’évertue à nous divertir avec le retour d’une comédie, de plus de vingt ans, aussi burlesque qu’irrévérencieuse (Mary à tout prix) et, pour les plus jeunes, la sortie d’un film d’animation délicieusement suranné contant l’histoire d’une amitié contrariée entre un chien et son robot (Mon ami Robot). Les salles nous promettent également une invasion d’araignées qui ne se contentent pas de créer l’effroi (Vermines) et une chronique de la société japonaise signée Kore-eda (L’Innocence).

A voir

« Vermines » : dans la cité, les nuisibles ne sont pas là où on les attend

Reptiles, amphibiens et arachnides… Dans sa chambre, Kaleb, 30 ans, héberge toutes sortes de petits animaux exotiques, dans une dizaine de vivariums chauffés à la lumière artificielle. Un soir, de retour de l’épicerie où il pense avoir fait une bonne affaire, il rapporte une araignée, si belle qu’il la surnomme Rihanna. Mais, le lendemain, la diva s’est échappée, a fait une victime et s’est mise à procréer. Alors que des spécimens venimeux ont envahi l’immeuble, Kaleb (Théo Christine, formidable) et sa bande vont devoir se battre pour survivre.

On pense à Tarantula (1955), de Jack Arnold, à Arachnophobie (1990), de Frank Marshall, à Starship Troopers (1997), de Paul Verhoeven, à la différence près que Sébastien Vanicek, pour son premier long-métrage, ne recourt pas aux mygales velues ni aux veuves noires globuleuses. Dans Vermines, les araignées sont si petites qu’elles se glissent partout, faisant la marque d’un cinéaste, dont la sûreté du trait ne cède pas à une surenchère d’effets spéciaux mais joue sur quelque chose de plus invisible, au service d’un divertissement à émanation sociale et politique. M. Dl

Film français de Sébastien Vanicek. Avec Théo Christine, Lisa Nyarko, Jérôme Niel (1 h 45).

« L’Innocence » : l’adolescence dans le cubisme narratif de Kore-eda

Minato, le jeune héros du dernier film du Japonais Kore-eda, est un adolescent un peu étrange, orphelin de père, traversé de sombres pensées, sujet à d’inquiétantes vicissitudes scolaires, qui donne du souci à sa mère, laquelle n’arrange rien au tableau en sacrifiant sa vie à son bien-être. C’est donc d’emblée à ce double fardeau de l’enfant – celui de la rigidité de la société japonaise et celui de la surprotection de cette jeune veuve – qu’on est tenté de rapporter ces maux.

On n’aura pas tort, à ceci près que le réalisateur brode autour de cette ligne centrale une mise en scène qui en opacifie le motif et qui fait se succéder une suite de récits qui se contredisent et s’enrichissent avant d’offrir une image plus pérenne de la réalité que nous dévoile le film. Ce cubisme narratif fait ainsi apparaître par emboîtements successifs le point de vue de la mère, celui de l’enseignant et celui du jeune garçon lui-même.

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