Close

A Bethléem, en Cisjordanie, un Noël en berne, en solidarité avec les Gazaouis

Cette année, Noël n’aura pas vraiment lieu à Bethléem. En raison de la guerre à Gaza et des tensions en Cisjordanie occupée, une trentaine de dirigeants des principales Eglises chrétiennes de Palestine ont décidé d’annuler les célébrations qui rythment traditionnellement la fin d’année dans la ville située à une dizaine de kilomètres de Jérusalem : pas de décorations dans les rues, pas de parade illuminée, et encore moins de sapin de Noël dressé dans la vieille ville.

Vendredi 22 décembre, la plupart des boutiques sont fermées dans ce lieu qui accueille un million et demi de personnes chaque année, venues visiter le lieu où est né Jésus, selon la tradition chrétienne. « C’est pire que pendant la pandémie de Covid-19 », déplorent les rares commerçants encore présents. Très peu de visiteurs étrangers ont fait le déplacement. Sur les 200 millions de dollars (181,5 millions d’euros) de pertes évaluées par le ministère du tourisme de l’Autorité palestinienne, à cause du conflit, 120 millions concerneraient directement la grande ville chrétienne.

Dans les rues presques entièrement vides de Bethléem, en Cisjordanie, le 22 décembre 2023.
Une sculpture de l’enfant Jésus sur la terrasse vide d'un restaurant à Bethléem, en Cisjordanie, le 22 décembre 2023.

Cible régulière de raids de l’armée israélienne, Bethléem se prépare donc à passer un Noël sous cloche. Selon les informations transmises par Ies autorités israéliennes, le checkpoint « 300 », principal point d’entrée au nord de la ville, ne sera ouvert que quelques heures le soir du 24 décembre et le matin du 25. Depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre, et le début de la guerre, la ville est difficile d’accès, en partie bouclée par les autorités israéliennes.

L’Eglise évangélique luthérienne, qui a fait sensation sur les réseaux sociaux avec une crèche représentant un enfant Jésus couché dans des ruines, a décidé de célébrer sa première messe de Noël le 23 décembre. « Le Christ dans les décombres », indique l’affiche, en référence à la mort de près de 20 000 personnes dans la bande de Gaza, conséquence des bombardements israéliens. Sur la façade du Centre pour la paix, en face de l’église de la Nativité, une grande banderole proclame aussi en lettres rouges sur fond noir : « Arrêtez le génocide, arrêtez les déplacements de populations, levez le blocus. Les cloches de Noël de Bethléem sonnent pour un cessez-le-feu à Gaza. »

Des lieux de culte bombardés

Les quelque 35 000 chrétiens palestiniens de Cisjordanie subissent, eux aussi, le violent conflit entre Israël et le Hamas. Le 19 octobre, au moins dix-huit personnes ont été tuées dans le bombardement israélien d’une annexe de l’église Saint-Porphyre, la plus ancienne de l’enclave palestinienne sous blocus. Plus récemment, le 16 décembre, une femme et sa fille, toutes les deux chrétiennes, selon le patriarcat latin de Jérusalem, ont été abattues par un sniper israélien devant l’unique lieu de culte catholique de la ville de Gaza. Un drame déploré par le pape François qui a dénoncé « la guerre et le terrorisme ». Selon le média Politico, les coordonnées de quatre églises de l’enclave palestinienne protégeant des civils avaient été transmises à l’armée israélienne.

Il vous reste 60% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 Comments
scroll to top