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Agnès Firmin Le Bodo fait l’objet d’une enquête préliminaire pour des cadeaux non déclarés des laboratoires Urgo

La ministre Agnès Firmin Le Bodo lors d’une session de questions au gouvernement, à l’Assemblée nationale, le 20 décembre 2023.

Sa nomination comme ministre de la santé par intérim avait été annoncée la veille, à la suite de la démission d’Aurélien Rousseau, opposé à la loi « immigration ». Agnès Firmin Le Bodo, jusqu’ici ministre déléguée chargée de l’organisation territoriale et des professions de santé, fait l’objet d’une enquête préliminaire pour avoir reçu des cadeaux non déclarés de la part d’un laboratoire pharmaceutique lorsqu’elle était pharmacienne, selon les informations de Mediapart, publiées jeudi 21 décembre.

Auprès de l’Agence France-Presse, le procureur de la République du Havre (Seine-Maritime), Bruno Dieudonné, a confirmé, jeudi soir, qu’une enquête avait été ouverte « du chef de “perception non autorisée par un professionnel de santé d’avantages procurés par une personne produisant ou commercialisant des produits sanitaires”, dans le prolongement de l’affaire qui a abouti à la condamnation des laboratoires Urgo en janvier 2023 par le tribunal correctionnel de Dijon ». « Le secret de l’enquête m’interdit de communiquer davantage, notamment sur l’identité des pharmaciens visés par cette enquête. Sur une période qui va de fin 2015 à fin 2020, six d’entre eux ont reçu des gratifications pour un montant total supérieur à 12 000 euros », avait ajouté le magistrat.

Interrogée par France Bleu Normandie vendredi matin 22 décembre, la ministre a confirmé qu’« une enquête est en cours [la visant dans le cadre de sa] fonction de pharmacien ». « Permettez-moi de réserver les échanges que je devrais avoir avec les autorités compétentes dans les jours suivants », a-t-elle ajouté. Contactée par Le Monde, elle n’avait pas répondu vendredi en fin d’après-midi.

« 20 000 euros » de cadeaux

Selon Mediapart, Mme Firmin Le Bodo, qui dirigeait une pharmacie au Havre, « est soupçonnée de s’être fait livrer à 21 reprises, de 2015 à 2020, des produits de luxe – des montres, bouteilles de vin et magnums de champagne, coffrets pour des week-ends… – pour un montant total évalué à 20 000 euros, de la part des laboratoires Urgo ».

Or, depuis la loi « anti-cadeaux » de 2004, élargie en 2017, l’acceptation de tels présents est illégale. « Il faut distinguer les pharmacies, pour lesquelles les remises provenant des laboratoires pharmaceutiques sont autorisées et déclarées, des pharmaciens, qui eux n’ont pas le droit de recevoir de cadeaux », rappelle Philippe Besset, pharmacien à la tête de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). « Cette interdiction des cadeaux est respectée l’immense majorité du temps et les pharmaciens sont informés chaque année par l’ordre sur le sujet », poursuit-il.

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