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L’Angola, refusant de réduire sa production de pétrole, se retire de l’OPEP

Le ministre angolais des ressources naturelles, du pétrole et du gaz, Diamantino Pedro Azevedo, le 3 juin 2023, à son arrivée au siège de l’OPEP à Vienne, pour une réunion.

Sur fond de désaccord avec les quotas de production fixés par le cartel, l’Angola a décidé de se retirer de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), jugeant qu’il était temps de « se concentrer davantage » sur ses propres « intérêts ».

« Jusqu’à présent, nous n’avons pas eu d’influence sur les quotas, mais, si nous devions rester dans l’OPEP, nous subirions les conséquences de la décision de respecter les quotas de production », a expliqué jeudi 21 décembre Diamantino de Azevedo, ministre des ressources naturelles, du pétrole et du gaz, à la télévision publique d’Angola (TPA). Le pays serait alors « contraint de réduire sa production, ce qui va à l’encontre de notre politique consistant à éviter toute baisse et à respecter les contrats », a-t-il abondé.

La décision du pays a été prise à la suite d’un conseil des ministres, tenu jeudi au palais présidentiel de Luanda, a précisé dans la foulée un communiqué de la présidence. Elle a été transformée le même jour en un décret ayant force de loi, signé par le président, Joao Lourenço. Contactée par l’Agence France-Presse l’OPEP, dont le siège se trouve à Vienne, n’avait pas réagi dans l’immédiat.

Le prix du baril de pétrole plombé par le départ du pays

Fin novembre, l’Angola et le Nigeria, les deux poids lourds pétroliers du continent africain, s’étaient montrés mécontents de leur quota, révisé lors de la dernière réunion ministérielle de l’alliance, d’ailleurs reportée de plusieurs jours en raison de désaccords. L’organisation a décidé de baisser globalement sa production afin de soutenir les prix du pétrole.

Pour l’Angola, l’OPEP avait établi un quota de 1,11 million de barils par jour. Mais le pays souhaite viser son propre objectif de production, fixé à 1,18 million de barils par jour.

L’OPEP et ses dix alliés de l’OPEP+ semblent ces derniers temps avoir perdu de leur influence, entre dissensions, concurrence américaine et fébrilité face à l’urgence climatique. L’Equateur était le dernier pays en date à avoir quitté l’organisation le 1er janvier 2020.

L’annonce du départ de l’Angola du cartel s’est traduite jeudi par un creusement des pertes du pétrole, les cours étant déjà plombés par les anticipations d’une demande économique morose. Malgré de nouvelles coupes annoncées en novembre, les prix du brut restent en effet bloqués au plus bas depuis juin (entre 70 et 80 dollars le baril), tout en restant au-dessus de la moyenne des cinq dernières années.

Mi-décembre, lors de la COP28 à Dubaï, les pays du monde entier ont approuvé un compromis historique ouvrant la voie à l’abandon progressif des énergies fossiles, causant le réchauffement climatique. Le texte appelle à « mener une transition hors des énergies fossiles dans les systèmes énergétiques, d’une manière juste, ordonnée et équitable, en accélérant l’action dans cette décennie cruciale ».

Fondée en 1960, l’OPEP, qui réunit désormais douze membres sous la houlette de Riyad, a noué en 2016 une alliance avec dix autres pays, dont la Russie, sous la forme d’un accord appelé OPEP+, dans l’optique de limiter l’offre et soutenir les cours face aux défis posés par la concurrence américaine.

Le Monde avec AFP

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