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En Jordanie, volonté d’apaisement entre Emmanuel Macron et le roi Abdallah II

Des gestes pour surmonter les tensions générées par la guerre entre Israël et le Hamas. Le roi Abdallah II de Jordanie est venu en personne, jeudi 21 décembre, accueillir Emmanuel Macron à l’aéroport d’Aqaba, dans le sud du pays. Après un rapide entretien dans un salon à deux pas du tarmac, le souverain et le chef de l’Etat ont rejoint main dans la main la voiture qu’Abdallah a lui-même conduite pour se diriger vers la résidence royale, où ils ont déjeuné.

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Le 25 octobre, le premier entretien entre les deux dirigeants après le début de la guerre de Gaza avait été des plus froids. La veille, aux côtés du premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, le chef de l’Etat avait proposé la création d’une coalition internationale pour lutter contre le Hamas, sur le modèle de celle mise en place contre l’organisation Etat islamique (EI). Si le royaume hachémite est associé à la lutte contre l’ancien califat, il ne peut soutenir une approche semblable contre le Hamas, dont la popularité est forte au sein de sa population et de l’importante communauté palestinienne installée dans le pays.

Depuis le début de la guerre de Gaza, le roi exige un « cessez-le-feu immédiat », comme il l’a martelé lors de son entretien avec son invité français, qui n’en est pas encore là. « La poursuite de l’agression israélienne dans Gaza va avoir des répercussions désastreuses pour la région entière », a prévenu le souverain lors de leur conversation, en répétant son « rejet complet du déplacement forcé de population » au sein de la bande de Gaza. Abdallah II a cependant souligné l’« importance du rôle de la France et de l’Union européenne dans le soutien à la solution à deux Etats » et appelé à des « efforts intensifiés » en ce sens.

« Efforts conjoints »

Face à la violence de la riposte d’Israël consécutive à l’attaque meurtrière du Hamas le 7 octobre, le roi avait dénoncé le 21 octobre le « silence international » pour fustiger le soutien des Occidentaux au gouvernement de Nétanyahou : « N’importe où ailleurs, le monde aurait condamné le ciblage des infrastructures civiles et la privation délibérée de la population de nourriture, d’eau, d’électricité et de besoins de base, et l’auteur de ces actes aurait certainement été immédiatement tenu pour responsable », avait-il lancé lors d’une réunion d’urgence au Caire. Depuis, les frappes israéliennes ont fait plus 20 000 morts, en majorité des femmes et des enfants, selon l’administration de l’enclave.

Soucieux de restaurer la confiance avec les capitales arabes, l’Elysée insiste sur la coopération humanitaire, afin de venir en aide aux populations civiles de la bande de Gaza. « Face à l’urgence humanitaire absolue, nous ne ménageons pas nos efforts conjoints en vue d’obtenir un cessez-le-feu dès que possible et de répondre aux besoins urgents des populations », a indiqué Emmanuel Macron, après l’entretien. La France soutient la création d’une plate-forme humanitaire en Jordanie. Un premier vol français avec onze tonnes de fret humanitaire est arrivé jeudi soir à Amman. Un autre doit suivre dans les prochains jours.

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