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Dans les vignes et les chais d’Occitanie, quelques raisons à la colère

Lors d’une manifestation des vignerons du sud de la France pour exiger l’aide de l’Etat face à la crise du secteur, à Narbonne (Aude), le 25 novembre 2023.

Les vignes d’Occitanie plongent dans leur repos hivernal, mais le monde viticole de la région est en ébullition. Le 25 novembre, ils étaient environ 4 000 à défiler dans les rues de Narbonne (Aude) pour dénoncer la crise qui affecte le secteur. Baisse générale de la consommation, inflation, recul des exportations, concurrence étrangère, chute de la production… « Le secteur est frappé des pires maux depuis des décennies », selon Frédéric Rouanet, dirigeant audois du Syndicat des vignerons indépendants de France.

Les productions de ce premier vignoble national avec des surfaces réparties sur deux bassins de production, 38 000 hectares sur la partie sud-ouest et plus de 230 000 hectares en Languedoc-Roussillon, se localisent principalement dans l’Hérault, l’Aude, le Gard et les Pyrénées-Orientales. Depuis 2000, le nombre d’exploitations est passé de 30 000 à 23 000, avec une tendance à l’augmentation de leur taille, conséquence de regroupements et de montée en qualité pour produire des vins AOP (appellation d’origine protégée) ou IGP (indication géographique protégée).

Dans la première région bio et exportatrice de France, les difficultés concernent surtout les vins d’entrée de gamme. Sur le Domaine Les Graviers, aux portes de Béziers (Hérault), les 27 hectares de Jean-Pascal Pelagatti cochent toutes les cases de cette nouvelle crise. A commencer par la baisse de production, due au manque de précipitations.

« Nous en sommes à 40 % de récolte en moins, confie M. Pelagatti. C’est 30 % de notre chiffre d’affaires qui saute, soit environ 45 000 euros hors taxes », précise-t-il. A cela s’est ajouté le prix des engrais azotés, qui a doublé en deux ans, tout comme celui du glyphosate, ce désherbant chimique. Quant au prix du verre, et donc des bouteilles, il a « augmenté de 40 % en 2023 », selon ce viticulteur. L’ensemble de la profession fait aussi face à des retards de paiement de la part de certaines coopératives, ou d’acheteurs étrangers. « Depuis 2021, j’ai 80 000 euros dehors car des clients, notamment en Angleterre, ont repoussé les règlements », témoigne Jean-Pascal Pelagatti.

« Compléter mes revenus »

Pour faire rentrer de l’argent, beaucoup vendent leurs raisins pour de la distillation et la fabrication d’eaux-de-vie. Une solution soutenue par l’Etat, mais qui rapporte là aussi 30 % de revenus de moins aux vignerons. Pour la première fois dans la région, des aides à l’arrachage de vignes, comme cela se fait dans le Bordelais, ont été réclamées par la profession. Dans le marasme général, seules quelques niches prospèrent, comme les vins blancs pétillants.

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