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2023, belle année pour la valeur de la production agricole française

Un agriculteur français vérifie le blé qu’il vient de récolter dans son champ à Château-Thébaud (Loire-Atlantique), le 9 juillet 2020.

La « ferme France » affiche un beau résultat pour 2023. La valeur de la production agricole française tutoierait toujours la barre symbolique des 100 milliards d’euros, à 95,5 milliards d’euros, selon le compte prévisionnel de l’agriculture, publié mercredi 20 décembre par l’Insitut national de la statistique et des études économiques (Insee). Même si ce chiffre marque un léger retrait de 0,8 % par rapport à 2022, il traduit une stabilisation au plus haut niveau après deux années de forte croissance portées par la flambée des cours des matières premières agricoles.

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Dans le contexte des crises liées au Covid-19 et à la géopolitique, la production en valeur, tirée par les prix, s’était accrue de 8,8 % en 2021 puis de 16,6 % en 2022. Cette année, la spéculation sur le blé, le maïs et les huiles, alimentée par le Covid-19 puis la guerre en Ukraine, a baissé d’un ton. Le retour de balancier touche tout particulièrement les céréaliers. En France, les prix des céréales diminueraient de 28 % en 2023, après une augmentation de 31 % en 2021 et de 24 % en 2022. Les récoltes mondiales annoncées à des niveaux record ont affecté les cours.

Les prix sont aussi orientés à la baisse pour les vins, hors champagne, et les pommes de terre. A l’inverse, certains fruits et légumes comme la pomme, la poire, l’artichaut, l’oignon, le chou-fleur, la carotte et la salade, se sont renchéris soit par manque de disponibilité, soit par accroissement de la demande.

Bonnes récoltes

Globalement, l’Insee estime à − 10,1 % la baisse des prix de la production végétale en 2023. Toutefois, les conditions météorologiques, moins pénalisantes que celles de l’été 2022, ont favorisé un rebond des volumes. Les récoltes de céréales sont ainsi attendues en hausse de 5,8 % et la vendange de 3,3 %. Dans ce contexte de bonnes récoltes, qui concerne également les oléagineux ou les pommes de terre, le recul en valeur de la production végétale se limiterait à 4,6 %, à 56,6 milliards d’euros.

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Le tableau de la production animale est, quant à lui, totalement inverse de celui de la production végétale. L’augmentation des prix s’est poursuivie à + 7,9 % et a plus que compensé l’inexorable déclin des volumes (– 2,5 %). Les hausses les plus marquées ont été celles du porc (21,7 %), des produits laitiers (7,1 %), comme des poulets et des œufs (5,8 %). Selon l’Insee, la valeur de la production animale progresserait donc, en 2023, de 5,2 %, à 38,2 milliards d’euros.

Si la « ferme France » présente une belle valorisation, la situation globale des exploitations agricoles a été moins favorable en 2023. La hausse des charges, en particulier liée à la fourniture d’énergie et d’engrais, s’est poursuivie lors de l’année écoulée, même si le rythme de progression était de moindre ampleur qu’en 2022. Le revenu moyen des agriculteurs devrait donc logiquement en pâtir. Ce qui s’illustre par le recul de l’indicateur appelé « valeur ajoutée brute de la branche agricole par actif en ­termes réels », lequel devrait baisser de 9 % cette année après une progression de 13,1 % en 2021 et de 9,6 % en 2022. Sachant que l’image de l’agriculture française dessinée par l’Insee est générale et ne décrit pas la diversité de cas des exploitations réparties sur le territoire national.

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