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Le grand retour du préfabriqué dans la construction

Pose d’un balcon préfabriqué, réalisé dans l’usine Hanny, dans le quartier des Batignolles, à Paris, en mars 2017.

Le hangar a été posé aux côtés de quatre autres, au bord d’une ligne droite qui file à travers la campagne briarde, dans le nord de la Seine-et-Marne. Les premiers stockent du chanvre et ses dérivés. Du dernier-né s’échappent une odeur de sciure de bois et les percussions d’une agrafeuse. Des hommes, exclusivement pour le moment, casqués, gantés, se relaient pour construire, au sec, des façades d’immeubles, d’écoles, de bureaux. Le site d’Aulnoy est dimensionné pour sortir 15 000 mètres carrés de pièces par an. « On devrait les atteindre cette année », assure Arthur Cordelier, le directeur de cette toute jeune usine, Wall’Up préfa, qui cherche déjà un deuxième terrain, celui-ci n’étant pas extensible.

C’est de la mezzanine en surplomb de l’atelier que s’apprécie le mieux l’enchaînement des gestes des « opérateurs ». Ils sont douze, contre deux il y a encore un an. Un premier binôme assemble le squelette du mur constitué de montants et de linteaux en bois. Des caissons sont coffrés. Le tout est sanglé, retourné comme une crêpe, et poussé au fond de la halle sous le malaxeur, d’où s’écoule la spécialité maison, le béton de chanvre : un mélange de chènevotte, d’eau et de chaux. Deux maçons ratissent, tassent à la taloche. Compter ensuite quinze heures de prise en hiver (huit en été), la finition, un petit mois de séchage à la verticale, avant la livraison vers les chantiers.

Si la genèse de l’histoire diffère, la dynamique est la même, dans le sud du département, à dix minutes de Montereau-Fault-Yonne. Dans les locaux de Vestack, ce ne sont pas seulement des façades, mais des morceaux entiers d’étages qui sont préparés sous la halle d’une ancienne usine de plasturgie. Le plancher et les murs sont taillés, isolés avant que des hommes et des femmes enduisent, peignent, tirent les réseaux électriques et d’eau, couvrent les façades, installent une sonnette, parfois. Les modules sont ensuite expédiés, par camion, idéalement à moins de 200 kilomètres. Une crèche de 150 mètres carrés – trois volumes, quatre semaines de travail – devrait, elle, partir jusqu’à Lille. Mais si le marché s’envole, comme l’espère Sylvain Bogeat, le cofondateur de la start-up, ancien d’Unibail et du cabinet de Valérie Pécresse lorsqu’elle était à Bercy, les distances devraient raccourcir.

C’est que des promesses ont été faites, mercredi 18 octobre, dans la chapelle des Récollets, à Paris, à la Maison de l’architecture d’Ile-de-France. Comme Arthur Cordelier de Wall’Up, Sylvain Bogeat avait fait le déplacement. La matinée était consacrée à la construction hors site, leur spécialité désormais, qui consiste à préparer des éléments de construction en usine avant leur assemblage sur place. Un événement avec café d’accueil, tables rondes, photo, et même la signature d’une charte.

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