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Elections européennes : le conflit israélo-palestinien n’affecte pas la dynamique électorale du RN

Les élections européennes de juin 2024 peuvent-elles être lues comme un test des ambitions présidentielles du Rassemblement national (RN) ? Depuis 2014, le parti a remporté chacun des scrutins européens sans toutefois transformer l’essai à l’élection nationale. L’histoire va-t-elle se répéter ? Commençons par un rappel qui vaut quasiment loi électorale : jamais le parti gagnant des élections européennes (à l’exception de la liste RPR-UDF conduite en 1994 par Dominique Baudis) n’a confirmé lors du scrutin présidentiel suivant.

Si le RN arrive en tête en juin 2024, les augures ne seraient donc pas bons pour Marine Le Pen ou Jordan Bardella en 2027. Sauf que l’implantation forte du parti en France depuis les législatives de 2022 a rebattu les cartes. Et, contrairement à ce qu’on aurait pu penser, le conflit israélo-palestinien ne semble pas arrêter cette dynamique.

L’enquête électorale réalisée par Ipsos-Sopra Steria en partenariat avec le Centre d’études de la vie politique française de Sciences Po (Cevipof) et Le Monde apporte à cet égard deux enseignements majeurs. Tout d’abord, avec 28 % d’intentions de vote (1,1 point de marge d’erreur), le Rassemblement national domine largement ses adversaires avec une avance de 8 points sur le parti présidentiel (+ 4 points par rapport à juin 2023) et un élargissement de son électorat (24 % des personnes se déclarent proches du RN contre 22 % six mois plus tôt). Ensuite, la crise au Proche-Orient n’a nullement cassé la dynamique du RN.

En décidant de rejoindre le cortège de la manifestation contre l’antisémitisme lancée par Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher le dimanche 12 novembre et en condamnant les attentats du Hamas, les leaders du RN ont poursuivi leur politique de normalisation institutionnelle en s’alignant sur la position des chefs des principaux autres partis (exception faite de La France insoumise, LFI). Pour autant, les sympathisants RN se singularisent par un détachement à l’égard du conflit israélo-palestinien : ils sont 43 % à se sentir peu concernés (contre 35 % des Français interrogés) et 46 % à considérer que la France ne devrait pas se mêler du conflit entre Israël et le Hamas (contre 27 % en moyenne nationale).

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Faible degré de sympathie vis-à-vis des Palestiniens

Marine Le Pen et Jordan Bardella doivent donc tenir des prises de position habiles pour ne pas braquer leur électorat. Mais le conflit leur a surtout offert de belles occasions de marteler leurs positions sur l’islam politique. L’ancienne présidente du RN voit dans ce conflit la menace d’une importation du terrorisme islamiste sur le sol français. Et ne se prive pas de le répéter, sachant qu’elle fait mouche auprès d’un certain nombre de Français qui voient en l’islam non seulement une religion mais une idéologie.

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