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Conflit entre Israël et le Hamas : comment La France insoumise se distingue du reste de la gauche

Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France insoumise, à Rennes, le 14 décembre 2023.

Ce que nous mesurons comme intentions de vote à six mois du scrutin européen est bien entendu très volatil et ne tient pas compte des effets que la campagne électorale produira. Pour autant, l’intérêt réside dans l’évolution des résultats depuis juin et dans leur croisement avec la perception du conflit au Proche-Orient. De ce point de vue, le faible niveau de la liste de La France insoumise (LFI) (7,5 %, – 1 point), la dynamique du Rassemblement national (RN) (28 %, + 4 points) et la désapprobation massive des prises de position de Jean-Luc Mélenchon constituent un fait notable et interpellent, même si le conflit n’explique évidemment pas tout.

L’enquête fait ainsi apparaître la très grande singularité des électeurs de LFI, y compris au sein de l’espace des gauches, et combien les événements du 7 octobre, date de l’attaque du Hamas contre Israël, ont ajouté une fracture supplémentaire au sein d’une Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) déjà amplement fragilisée.

La spécificité des prises de position des différentes familles politiques apparaît d’emblée sur un indicateur simple, celui de la sympathie, de l’antipathie ou de l’indifférence à l’égard des Israéliens, des Palestiniens, du Hamas et du gouvernement de Benyamin Nétanyahou. Chez les Français, la balance penche en faveur des Israéliens : 53 % de sympathie, 18 % d’antipathie, contre 45 % et 25 % à propos des Palestiniens. Dans toutes les catégories politiques, la sympathie à l’égard des Israéliens est majoritaire… sauf chez les sympathisants de La France insoumise, où elle tombe à 41 % seulement.

En revanche, 72 % de ces mêmes sympathisants éprouvent de la sympathie pour les Palestiniens, chiffre qu’on ne retrouve dans aucune autre famille politique. Certes, le clivage gauche-droite fonctionne sur cet indicateur, les sympathisants écologistes et socialistes éprouvant un peu plus de sympathie à l’égard des Palestiniens que des Israéliens. Mais ce qui frappe, c’est bien que chez eux, le différentiel de sympathie entre ces deux peuples n’est que de quelques points alors qu’il est massif au sein de La France insoumise (31 points d’écart). Rappel utile : nous parlons là de la perception des peuples, pas du gouvernement israélien. Il y a donc incontestablement une hostilité à l’égard des Israéliens bien plus grande chez les sympathisants de LFI que dans la population tout entière et qu’au sein des gauches.

Inversion de la hiérarchie des responsabilités

Le deuxième point à relever est que le Hamas génère 6 % de sympathie chez les Français (soit tout de même un peu plus de 3 millions de personnes…) et 72 % d’antipathie mais que ce taux monte à 14 % chez les sympathisants de La France insoumise – et 13 % chez ceux du Parti communiste (PCF). Le refus de le taxer d’organisation terroriste et la volonté de le présenter comme un mouvement de résistance produit à l’évidence ses effets. De fait, à la question « Le Hamas est-il une organisation terroriste ? », 78 % des Français répondent oui et 6 % non.

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