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« Féminicide politique » : le dérapage de Renaud Muselier enflamme le conseil municipal de Marseille

Une standing ovation pour Michèle Rubirola, installée pour l’occasion à la tribune du conseil municipal de Marseille, à côté du maire divers gauche Benoît Payan. Le Printemps marseillais a affiché, vendredi 15 décembre, son unité et son soutien à son ancienne cheffe de file et actuelle première adjointe, ciblée par plusieurs attaques de l’opposition de droite, trois années pile après avoir cédé son fauteuil dans une manœuvre révélée à l’époque par Le Monde.

Jeudi, dans une interview accordée au journal La Provence et à l’antenne locale de BFM, le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), Renaud Muselier, a déclenché la polémique en revenant sur cet épisode controversé.

Le chef de file régional de Renaissance a accusé Benoît Payan d’avoir procédé à « un féminicide politique en éliminant tranquillement Mme Rubirola dans une stratégie personnelle qui a été montée de toutes pièces depuis un long moment ». Relancé par les journalistes qui l’interrogeaient, le président de la région PACA a assumé sa formule : « Vous avez une femme verte, médecin (…) éliminée par un mâle blanc. C’est une réalité politique organisée et structurée. »

Depuis quelques mois, dans une stratégie réfléchie dont l’horizon est l’élection municipale de 2026, Renaud Muselier attaque sans discontinuer le maire divers gauche de Marseille. Mais, cette fois, la métaphore choque bien au-delà du cercle politique. Le Printemps marseillais a immédiatement demandé, par la voix du président de son groupe municipal, Joël Canicave (Parti socialiste, PS), des excuses pour des propos qualifiés « d’abjects et irresponsables ».

Vendredi matin, la majorité a fait ouvrir symboliquement le conseil municipal par Nathalie Teissier, conseillère municipale déléguée aux droits des femmes et à la lutte contre les violences faites aux femmes, pour une réponse au président de la région. « Quand on parle de féminicide, on parle de coups, de souffrance, de viols, de femmes massacrées, assassinées par leurs conjoints ou leurs ex-conjoints. Les mots ont un sens, M. Muselier. Les vôtres, [jeudi], ont invisibilisé toutes les femmes victimes de féminicides », a dénoncé l’élue marseillaise.

E-Mail « parodique et fictif »

Dénonçant des mots « abjects qui [lui] font honte », Benoît Payan a lui aussi adressé, citant l’écrivain américain Mark Twain (1835-1910), un message à Renaud Muselier : « De temps en temps, il vaut mieux garder la bouche fermée au risque de passer pour un imbécile, au lieu de l’ouvrir et de lever tous les doutes. » Le maire de Marseille a également invité le président de Région à un débat public « s’il a des leçons à donner ». Une proposition à laquelle M. Muselier, pourtant en pleine session plénière du conseil régional, a immédiatement répondu sur le réseau social X : « Les municipales, c’est dans deux ans. Avant de vouloir faire des débats électoraux, occupez-vous de la ville. »

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