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Quarante-cinq journalistes tués en 2023, selon RSF, plus du double pour la Fédération internationale de journalistes

Des journalistes se rassemblent alors que des véhicules militaires israéliens bloquent la route lors d’un raid à Jénine, dans le cadre du conflit actuel entre Israël et le groupe islamiste palestinien Hamas, en Cisjordanie occupée par Israël, le 13 décembre 2023.

Le décompte de journalistes tués dans le monde en 2023, réalisé par Reporters sans frontières (RSF), ne fait pas l’unanimité. Plusieurs utilisateurs du réseau X dénonçaient jeudi 14 décembre ce qu’ils considèrent être une invisibilisation de la mort des journalistes palestiniens dans le bilan annuel de l’organisation non gouvernementale.

Selon RSF, quarante-cinq journalistes ont perdu la vie dans le cadre de leurs fonctions (qu’ils soient en reportage ou en raison de leur profession), dans le monde, en 2023. En baisse par rapport à 2022, où soixante et un sont morts. L’ONG met en avant que le nombre global de reporters tués dans le monde n’a jamais été aussi faible depuis 2002, selon son calcul. « Cela ne réduit en rien la tragédie à Gaza, mais on observe une décrue régulière, très loin des plus de cent quarante journalistes tués en 2012, puis en 2013 au moment des guerres en Syrie et en Irak », explique le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire. « Cela reste toujours trop, mais c’est positif de voir que le travail des organisations intergouvernementales, des ONG, et de la prudence des médias, finit par payer », juge-t-il.

Les décomptes de la Fédération internationale de journalistes (FIJ) et du Comité pour la protection des journalistes (CPJ) sont bien plus alarmistes. Les deux organisations font le même constat : concernant la guerre Israël-Hamas, il s’agit du conflit le plus meurtrier pour les journalistes que n’importe quel autre conflit depuis qu’elles ont commencé à enregistrer les journalistes tués dans l’exercice de leurs fonctions, respectivement en 1990 et en 1992.

Une méthode « erronée » pour la FIJ

En 2023, 97 journalistes ou personnes travaillant pour les médias ont été tués, selon la FIJ, en date du 14 décembre. L’association, qui rassemble environ 600 000 professionnels des médias dans près de cent cinquante pays, estime qu’au moins 71 journalistes ont été tués (64 Palestiniens, 4 Israéliens et 3 Libanais) depuis l’attaque terroriste du Hamas, le 7 octobre.

De son côté, RSF compte treize journalistes tués à Gaza dans le cadre professionnel, 56 reporters au total si on inclut les journalistes tués sans lien évident avec leur métier. Le décompte mondial, arrêté au 1er décembre, « ne compte pas les journalistes tués dans leurs vies personnelles, ni ceux dont les circonstances de la mort demeurent inconnues », explique M. Deloire. « Sans éléments probants ou un faisceau d’indices, on ne peut pas l’inclure dans notre bilan », poursuit-il, mettant en avant la nécessité d’une « rigueur qui est gage de crédibilité ».

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