Close

Affaire de l’emploi présumé fictif au « Canard enchaîné » : un procès pour les dirigeants historiques du journal

« Une » du « Canard enchaîné » du  1er février 2017.

Ils seront quatre sur le banc des prévenus. Dans l’affaire du supposé emploi fictif au Canard enchaîné, le parquet de Paris a décidé, jeudi 14 décembre, de citer à comparaître quatre de ses protagonistes : l’ancien président des Editions Maréchal-Le Canard enchaîné Michel Gaillard, 79 ans ; l’ancien directeur de la publication et actuel président (jusqu’à la fin de l’année), Nicolas Brimo, 73 ans ; l’ancien dessinateur (à partir de 1949) et administrateur (à partir de 1973) André Escaro, 95 ans ; et sa compagne, Edith Vanderdaele.

Le procès aura lieu du 1er au 3 juillet 2024 devant la 11e chambre du tribunal correctionnel de Paris. M. Gaillard et M. Brimo seront jugés pour « abus des biens ou du crédit d’une société par actions par un dirigeant à des fins personnelles » (délit faisant encourir cinq ans d’emprisonnement et 375 000 euros d’amende), « délivrance d’attestation inexacte pour faire obtenir une carte d’identité professionnelle de journaliste », « déclaration fausse ou incomplète pour obtenir d’un organisme de protection sociale une allocation ou prestation indue », « faux et usage de faux en écriture ».

André Escaro comparaîtra pour « abus de biens sociaux », et sa compagne pour « recel de bien provenant d’un abus des biens ou du crédit d’une société par actions par un dirigeant à des fins personnelles », « escroquerie faite au préjudice d’une personne publique ou d’un organisme chargé d’une mission de service public pour l’obtention d’une allocation, d’une prestation, d’un paiement ou d’un avantage indu », « déclaration mensongère à un organisme public en vue d’obtenir un avantage indu ».

Plus d’un an d’enquête

Après plus d’un an d’enquête menée par les policiers de la brigade financière de Paris, le parquet a décidé que le quatuor devrait s’expliquer à la barre concernant les soupçons entourant l’emploi rémunéré, de 1996 à 2022, et sans contrepartie présumée d’un travail effectif, d’Edith Vanderdaele.

C’est le journaliste du Canard Christophe Nobili qui avait déposé plainte contre X, le 10 mai 2022, pour abus de biens sociaux et recel d’abus de biens sociaux, après avoir découvert les faits, qu’il avait ensuite racontés dans un livre, Cher Canard (JC Lattès, 250 pages, 20 euros), paru en mars. Il avait fait valoir son statut de lanceur d’alerte en vertu de la loi Sapin 2.

Au mois de juin suivant, le nonagénaire André Escaro avait quitté le conseil d’administration, où il siégeait toujours, pour le céder aux journalistes Odile Benyahia-Kouider et Hervé Liffran. Selon la défense des dirigeants du Canard, c’est lorsqu’il avait voulu prendre sa retraite, en 1996, que la compagne de l’auteur des cabochons de la page 2 avait commencé à être rémunérée pour l’aide qu’elle lui apportait dans la poursuite de sa collaboration avec le journal. Une rémunération qui s’est poursuivie jusqu’à la révélation des faits. L’enquête « déterminera si ce montage, qui peut, certes, paraître un peu acrobatique, est attaquable (…) sur le plan administratif », avait plaidé la direction du Canard dans un article paru dans l’édition du 31 août 2022.

Il vous reste 70% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 Comments
scroll to top