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Réchauffement climatique : les villes françaises s’adaptent à la chaleur intense

Une ombrière gonflable sur la place André-Abbal, à Toulouse (Haute-Garonne), le 30 septembre 2023. Cette ombrière géante se plie et se déplie, et peut être déplacée.

Végétaliser, réduire les sources de chaleur humaine, ventiler naturellement, créer des îlots de fraîcheur… Pour que les villes françaises restent vivables malgré le réchauffement en cours, il va falloir les repenser en profondeur. Certaines ont déjà commencé à tester des solutions.

Eviter l’entrée de chaleur dans les logements

Maintenir une température supportable dans les logements s’avère un fort enjeu de santé publique. « A 35 degrés, c’est pénible, à 38 degrés, c’est compliqué, et à 45, c’est la mort, insiste Franck Lirzin, directeur de la transformation chez SNCF Immobilier. Cela ne va pas concerner que les gens à la santé fragile, certains, habitant par exemple sous les combles, vont devoir quitter leur logement plusieurs jours dans l’année. » Pour rafraîchir les lieux, installer des volets ou du vitrage à haute performance fait partie des solutions permettant de réduire le rayonnement solaire direct. La dernière réglementation thermique pour les bâtiments impose d’ailleurs d’isoler les constructions neuves aussi bien du froid que du chaud. Il est possible, par exemple, de protéger les toitures du soleil en les végétalisant ou en les recouvrant de matériau réfléchissant la chaleur. « A Paris, on pourrait s’interroger sur la possibilité de peindre en blanc les toits en zinc, mais cela risque de changer l’image esthétique de la capitale. La question se pose, pour éviter d’avoir à l’avenir de nombreuses victimes », affirme Vincent Viguié, économiste au Centre international de recherche sur l’environnement et le développement.

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Privilégier la ventilation naturelle

Les experts sont unanimes : recourir à la climatisation ne fera qu’aggraver la hausse des températures. « A Paris intra-muros, si tout le monde était équipé de climatiseurs, la chaleur des rues augmenterait de 4 à 5 degrés », estime Franck Lirzin. A ce jour, le taux d’équipement est de 25 % en France, mais si la dynamique se poursuit à ce rythme, le pays sera, selon lui, totalement équipé d’ici à 2030-2035.

La Bièvre retrouve son cours à l’air libre sur quelques centaines de mètres, entre Arcueil et Gentilly 
(Val-de-Marne), en avril 2022.

Afin d’en limiter l’usage, l’idéal reste de favoriser la ventilation naturelle des bâtiments, en privilégiant la conception de lieux traversants. Intéressants également, les puits canadiens, des systèmes de ventilation qui utilisent l’air plus froid qui se trouve au niveau du sol pour rafraîchir les bâtiments. L’architecture peut également tenir compte du sens des vents et laisser circuler l’air. « Cela peut conduire à favoriser un schéma urbain en quinconce, comme dans les villes méditerranéennes, et non un plan en damier, explique Lise Bourdeau-Lepage, professeure de géographie à l’université de Lyon. De plus, « l’orientation des bâtiments peut être pensée pour que ceux-ci se fassent de l’ombre mutuellement ».

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