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Projet de loi « immigration » : Emmanuel Macron veut éviter l’enlisement pour faire aboutir le texte avant Noël, mais sans 49.3

Emmanuel Macron au palais de Chaillot, à Paris, le 10 décembre 2023.

Emmanuel Macron s’efforce de ne rien laisser paraître de son exaspération. Mardi 12 décembre, vingt-quatre heures après le vote de la motion de rejet qui a empêché l’examen à l’Assemblée nationale du projet de loi « immigration », l’un des plus importants du second quinquennat, le chef de l’Etat évacue en quelques phrases cinglantes, en préambule du conseil des ministres, la crise politique qui vient de s’ouvrir.

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L’opposition, qui s’est unie de la gauche radicale jusqu’à l’extrême droite, dans l’espoir de bloquer le pouvoir exécutif, « ne reflète pas une majorité de substitution », lâche-t-il. Elle traduit le « cynisme », l’« incohérence » et « le jeu du pire joué notamment par les deux partis de gouvernement qui ont dirigé le pays pendant quarante ans », poursuit-il, visant le Parti socialiste et Les Républicains (LR). Avant d’annoncer que le gouvernement convoquera une « commission mixte paritaire » (CMP), qui doit se réunir « au plus vite vers la recherche d’un compromis » – a priori lundi 18 ou mardi 19 décembre, selon la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet. « Chacun devra prendre sa part, majorité comme opposition », conclut-il, avant de « saluer » le travail accompli par le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, qui lui a présenté sa démission, immédiatement refusée, la veille.

Le gant est relevé. « Nous ne renoncerons jamais à trouver des compromis », clame la première ministre, Elisabeth Borne, lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, tandis que Gérald Darmanin, encore groggy par ce qu’il assume être son « échec », fustige une extrême droite qui « a peur du débat », en dénonçant l’« unité des contraires » qui s’est nouée lors du vote de la motion entre « ceux qui veulent accueillir tout le monde et ceux qui ne veulent accueillir personne ».

« Il faut aller vite »

Comme lors de la réforme des retraites, au printemps, le coup est venu de la droite. Une part significative de députés LR a voté, à la stupéfaction générale, la motion de rejet déposée par les écologistes, associant leurs voix à celles d’élus socialistes, de La France insoumise (LFI) et du Rassemblement national (RN). Mais aucune dissolution de l’Assemblée nationale n’est jugée indispensable à ce stade, a souligné, mardi, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran. N’en déplaise au président du RN, Jordan Bardella, qui s’imagine déjà dans les habits d’un « premier ministre de cohabitation », comme l’a déclaré le presque trentenaire, mardi, au micro de RMC.

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