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Pénibilité au travail : l’OCDE plaide pour un réexamen des règles sur les départs anticipés à la retraite

L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) n’a pas peur d’avancer en terrain miné. Dans un rapport rendu public mercredi 13 décembre, elle se demande s’il faut permettre aux personnes exerçant des métiers pénibles de prendre leur retraite plus tôt que les autres. A cette question qui peut paraître provocatrice, les experts de l’institution internationale cherchent à apporter une réponse équilibrée : selon eux, des départs précoces se justifient dans certains cas, mais il serait souhaitable d’explorer d’autres solutions, qui passent – entre autres – par la formation tout au long de la vie et le réaménagement des postes de travail.

Le rapport publié mercredi passe en revue les politiques menées par les Etats membres de l’OCDE en matière de régimes de pension. Dans ce panorama riche en indicateurs de toutes sortes, il y a des éclairages spécifiques à la situation française. Une fiche rappelle les dispositifs de notre pays, qui autorisent des départs anticipés à la retraite pour les individus accomplissant des tâches éprouvantes, dangereuses, ou dont la santé a été altérée par le travail : agents relevant des « catégories actives » de la fonction publique (policiers, aides-soignants, égoutiers…), régimes spéciaux – sachant que plusieurs d’entre eux vont disparaître, à terme, à la suite de réformes en 2018 et 2023 (cheminots, salariés de la RATP…) –, etc.

Il existe aussi le compte professionnel de prévention (C2P), qui attribue des points aux personnes exposées à des « facteurs de risques », les points en question leur offrant la possibilité de partir à la retraite deux ans avant l’âge légal.

« Faciliter les transitions professionnelles »

Ce système fragmenté engendre des « inégalités », relève l’OCDE, en évoquant l’exemple des aides-soignants : ceux et celles qui sont employés dans la fonction publique hospitalière appartiennent à la « catégorie active » et ont le droit de réclamer le versement de leur pension « cinq ans avant l’âge minimum légal », alors que, dans le privé, ils ne peuvent le faire « que deux ans » avant, par le biais du C2P.

Au-delà de la France, l’OCDE considère que les problèmes posés par les emplois dangereux ou pénibles devraient être traités « en premier lieu » par des politiques publiques extérieures au « domaine des pensions de vieillesse ». Priorité numéro un : améliorer les conditions de travail « en adoptant des réglementations en matière de santé et de sécurité pour limiter l’exposition aux risques ». Des actions de « requalification » devraient par ailleurs être engagées afin de « faciliter les transitions professionnelles suffisamment tôt » et de prolonger ainsi la durée des carrières. Le rapport recommande également de « communiquer sur les risques associés » à certains métiers, notamment pour aider les travailleurs à obtenir des compensations.

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