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La double peine des salariés atteints de maladie chronique

Carnet de bureau. Maladies cardio-vasculaires, diabète, cancer, asthme, VIH, dépression… Les maladies chroniques, en constante augmentation, toucheront 25 % de la population active en 2025, contre 15 % en 2019, selon l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact).

Ce sont des situations que les manageurs ne peuvent pas considérer comme une parenthèse dans la vie des salariés, comme on le ferait pour une grippe ou une jambe cassée. Les entreprises vont devoir « faire avec » et « faire avec » longtemps, car la caractéristique première de toutes ces affections est d’être durable. L’acceptabilité des situations particulières par le collectif de travail est donc essentielle.

Or, le 16e baromètre Organisation internationale du travail (OIT)-Défenseur des droits sur la perception des discriminations dans l’emploi, réalisé au printemps auprès de 3 000 personnes et publié jeudi 14 décembre, alerte sur l’ampleur des attitudes hostiles à l’encontre des malades chroniques : « 43 % des actifs atteints (…) déclarent avoir vécu au moins une situation de discrimination ou de harcèlement discriminatoire, tous critères confondus, dans le cadre de sa recherche d’emploi ou de sa carrière », indique le baromètre.

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Visible ou invisible, l’affection durable dérange. « Le fait d’avoir une maladie chronique visible ou ayant des répercussions dans les activités quotidiennes surexpose à la discrimination », pointe le document. « On m’a interdit de former, sous prétexte de me protéger, alors que je suis formateur, et on m’a interdit de manager (le stagiaire, l’alternant) au motif que je suis un malade reconnu par le médecin du travail, alors que j’ai toujours managé », témoigne un malade cité dans le baromètre.

Propos stigmatisants

Mais l’apparition de ce type d’affection peut aussi susciter « l’incompréhension de l’entourage personnel ou professionnel, du fait de l’invisibilité ou de la non-permanence de la plupart des symptômes ». L’enjeu est de taille : 80 % des maladies chroniques sont invisibles.

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Certains contextes sont plus propices que d’autres à la discrimination. Le retour d’arrêt maladie ou la demande d’aménagement de poste sont ainsi autant d’occasions de subir des propos stigmatisants ou des comportements hostiles. Le baromètre cite plusieurs témoignages édifiants, dont celui-ci : « A la fin de mon arrêt maladie, on m’a demandé par mail d’enchaîner avec mes congés sans reprendre (ce qui est illégal et une cause de licenciement) ». Le harcèlement moral n’est pas loin. Les salariés malades chroniques y sont surexposés : 55 % déclarent en avoir été victimes, contre 35 % pour le reste de la population active.

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