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A Paris, le vote du budget divise au sein même de la majorité d’Anne Hidalgo

La maire de Paris, Anne Hidalgo, assiste à la cérémonie de lancement de la première « forêt urbaine » à Paris, le 6 décembre 2023.

Pour le dernier Conseil de Paris de 2023, au cours duquel se vote le budget (11,3 milliards d’euros pour 2024), mardi 12 décembre, la coutume veut que les débats soient houleux.

Elle veut aussi que l’opposition se saisisse de l’occasion pour dénoncer l’incurie supposée de la gestion municipale, selon une récurrence plus ou moins fleurie : « Paris est devenu très fertile, ironise ainsi Pierre-Yves Bournazel, président du groupe Horizons, le mouvement de l’ancien premier ministre Edouard Philippe. On y sème de la dette. Et la mauvaise gestion est payée par le contribuable », faisant ainsi référence à l’augmentation substantielle (+ 52 %) de la taxe foncière. « Les marges dégagées par cette augmentation sont déjà cramées, renchérit Marie-Claire Carrère-Gée, sénatrice et présidente (Les Républicains, LR) de la commission des finances au Conseil de Paris. On voit bien qu’on est devant le mur. L’exécutif manie l’esbroufe, l’approximation et le manque de professionnalisme. La seule chose qui a baissé dans la capitale, c’est la population. »

Alors que la charge de la dette explose (l’endettement s’établit à 8,8 milliards d’euros fin 2024, selon la Mairie de Paris), Maud Gatel, présidente du groupe MoDem au conseil, enfonce le clou du catastrophisme : « Comment garantir [la dette] ? En imaginant qu’on peut vendre la tour Eiffel ? Sans compter la non-anticipation de la baisse des frais de notaire à cause d’un marché immobilier qui diminue de 22 %. Comment combler un trou de 300 millions d’euros ? »

L’exécutif parisien rétorque quant à lui très tranquillement : « Il n’y a aucune inquiétude pour l’autorisation d’emprunt, et le budget permet de financer nos priorités : le volet social et le plan climat », affirme Paul Simondon, l’adjoint aux finances de la maire, Anne Hidalgo, qui dénonce le « désengagement du gouvernement vis-à-vis des collectivités locales » pour expliquer une équation financière complexe.

Malgré tout, un mois après l’emballement médiatico-politique généré par le voyage d’Anne Hidalgo outre-mer, les débats auraient pu paraître un poil ternes si une nouveauté n’était pas venue les pimenter. Car c’est au sein même de la majorité que les tensions s’exercent. Les écologistes sont de moins en moins à l’aise avec les orientations financières de l’exécutif parisien. « Nous allons adopter un plan climat ambitieux, dit Fatoumata Koné, présidente du groupe écologiste. Or, le nerf de la guerre, c’est le budget. Et ce plan n’est pas encore financé. »

« Le compte n’y est pas »

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