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Paris 2024 : pour la sabreuse ukrainienne Olga Kharlan, l’admission des Russes aux JO par le CIO est un « non-sens »

La sabreuse ukrainienne Olga Kharlan, ici en avril 2023 à Séoul, en Corée du Sud.

Quand elle évoque cette journée du 27 juillet, Olga Kharlan ne peut empêcher les larmes de lui monter aux yeux. Jusqu’alors, la sabreuse ukrainienne, aujourd’hui âgée de 33 ans, était l’un des grands noms de son sport : championne olympique par équipes en 2008, quadruple championne du monde, trois fois victorieuse de la Coupe du monde. Aux championnats du monde 2023, disputés à Milan (Italie), elle est entrée dans la grande histoire du sport en refusant de serrer la main de sa jeune adversaire russe, Anna Smirnova, qu’elle venait de dominer.

Un geste qui a dans un premier temps conduit la Fédération internationale d’escrime (FIE) à la disqualifier et à la suspendre, anéantissant ainsi toutes ses chances de participer aux Jeux olympiques de Paris, en 2024. Mais dès le lendemain le Comité international olympique (CIO) réagissait par l’intermédiaire de son président, l’ancien escrimeur Thomas Bach, qui adressait à Olga Kharlan un courrier par lequel il lui garantissait sa qualification, à titre exceptionnel, pour le tournoi olympique. Désavouée, la FIE était obligée de faire marche arrière : le règlement rendant la poignée de main obligatoire à l’issue de chaque assaut était modifié en urgence et la suspension de l’athlète ukrainienne levée.

« J’espère que ce qui est arrivé a contribué à faire évoluer les choses dans le sport et au sein de la FIE, a confié au Monde Olga Kharlan samedi 9 décembre, quelques minutes après avoir été battue en finale du Grand Prix de sabre d’Orléans – une épreuve qualificative pour les Jeux olympiques – par la Française Manon Apithy-Brunet (15-12). Mais je ne pensais pas que ce serait aussi éprouvant. Pour moi, c’est encore difficile d’en parler. J’ai le sentiment d’avoir fait ce que je devais faire. Je ne me voyais pas serrer la main de mon adversaire russe alors même que mes parents se terraient dans un sous-sol à Mykolaïv. »

Les parents de l’escrimeuse vivent toujours dans cette ville située entre Odessa et Kherson, dont Olga Kharlan fut un temps conseillère municipale. Elle-même y est retournée pour deux jours en septembre. Mais l’Ukrainienne vit maintenant à Bologne, en Italie, avec son compagnon, le sabreur transalpin Luigi Samele. Ses partenaires de l’équipe féminine d’Ukraine de sabre y résident également et s’y entraînent à ses côtés.

« J’étais au bord de l’explosion »

Le 27 juillet, à l’annonce de sa suspension, la championne a bien cru sa carrière terminée. « J’étais terriblement déçue d’avoir donné vingt-trois années de ma vie à l’escrime et que ça se termine comme cela, poursuit-elle. Les dirigeants de la FIE auraient voulu que je ferme les yeux sur la situation, mais c’était impossible. La réalité de ce qui se passe dans mon pays, tout le monde la connaît, sauf eux, probablement. » Jusqu’en 2022, la FIE était présidée par l’homme d’affaires russe Alicher Ousmanov, qui a dû céder sa place en raison des sanctions occidentales décidées après l’attaque de l’Ukraine par la Russie.

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