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Matières premières : « L’or décroche un record »

Dans une raffinerie d’or à Sydney (Australie), le 5 août 2020.

Quand les sapins scintillent, l’or brille de mille feux. En ce début de mois de festivités, le métal précieux s’est enflammé sur les marchés et envolé vers les sommets. Lundi 4 décembre, l’once de 31 grammes s’est négociée, lors des premiers échanges, à 2 135 dollars (1 986 euros), un niveau historique. L’or décroche un record.

Il a ainsi pulvérisé son précédent plus haut atteint en août 2020, à près de 2 067 dollars l’once. En pleine crise due au Covid-19, alors que l’économie mondiale, grippée, tombait en léthargie, les investisseurs frissonnants étaient pris d’une soudaine fièvre de l’or.

Rebelote en mars 2022. L’invasion de l’Ukraine par l’armée russe dirigée par Vladimir Poutine allumait les feux spéculatifs des marchés. Tout flambait, et le métal jaune tutoyait à nouveau les sommets. Après une période de répit et de repli, l’or retrouvait du ressort ce printemps et franchissait une nouvelle fois la barre des 2 000 dollars l’once, mi-avril. Mais c’est la date du 4 décembre 2023 qui restera gravée dans les annales, pour avoir enregistré un nouveau plus haut historique.

Attrait des banques centrales

L’or était déjà sorti d’une relative torpeur lors du déclenchement du conflit entre Israël et le Hamas, début octobre. Les tensions géopolitiques favorisent toujours les achats de ce métal, qualifié immanquablement de valeur refuge. Mais l’étincelle de la flambée est à chercher dans les propos tenus par Jerome Powell, président de la Réserve fédérale américaine (Fed), le 1er décembre. Ou plutôt, dans le choix des mots retenus par les investisseurs. Ils ont aimé entendre que les taux d’intérêt avaient « atteint un niveau suffisamment restrictif » et ont, sans tarder, parié sur une baisse des taux à partir de mars ou de mai 2024 pour redonner un brin d’énergie à une économie amollie. Immédiatement, le billet vert a perdu des couleurs et son recul a propulsé l’or au firmament.

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Pourtant, le patron de la Fed a prévenu qu’il était trop tôt pour évoquer une baisse des taux, et que l’éventualité de les relever n’était pas à éluder si l’inflation le nécessitait. Certains ont-ils finalement décrypté toutes les données ? Le cours de l’or a connu depuis le 4 décembre une légère décrue, mais reste au-dessus de la ligne des 2 000 dollars. Il est soutenu, il est vrai, par l’attrait qu’il suscite auprès des banques centrales.

De nombreux pays souhaitent, en effet, comme la Chine, troquer monnaie contre métal doré. Le niveau des lingots monte de plus en plus haut, et les coffres-forts regorgent d’or. Les particuliers, eux, soupèsent leur bas de laine lesté de lingotins et de napoléons. Pour les détenteurs de ces précieuses valeurs, c’est Noël avant l’heure…

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