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Climat : les voitures hybrides rechargeables sont-elles la solution ?

Deux exemplaires de voitures hybrides rechargeables de la marque MG, présentés en Inde en janvier 2023

Ce billet est extrait de l’infolettre « Chaleur humaine », envoyée tous les mardis à 12 heures. Chaque semaine, le journaliste Nabil Wakim, qui anime le podcast Chaleur Humaine, répond aux questions des internautes sur le défi climatique. Vous pouvez vous inscrire gratuitement ici :

La question de la semaine

« Après avoir lu l’édition de la newsletter (pardon l’infolettre) “Chaleur humaine sur les SUV », je me suis demandé : “Pourquoi on ne favorise pas l’achat de voitures hybrides rechargeables, qui sont un bon compromis entre l’électrique et le thermique ?” » Question posée par Michel à l’adresse chaleurhumaine@lemonde.fr

Ma réponse : Moi aussi, j’ai pensé un temps que c’était une option pratique, puisque les voitures hybrides rechargeables permettent de faire de courts trajets avec l’électrique et de longs trajets avec de l’essence. Mais toutes les études sur le sujet montrent l’inverse : ce sont des voitures qui consomment beaucoup, et qui ont même un impact climatique négatif. D’ailleurs, elles seront interdites à la vente à partir de 2035 dans l’Union européenne.

1) De quoi parle-t-on ?

Quand on parle de véhicules hybrides, on parle en réalité de deux types de voitures. Celles qui sont, à l’image de la Toyota Prius, des voitures à essence qui disposent d’un petit moteur, ce qui est pratique en ville pour économiser un peu de carburant, mais ce n’est pas décisif.

Les voitures hybrides rechargeables, aussi appelées VHR, combinent un moteur thermique classique et une batterie qui permet d’avoir autour de 50 kilomètres d’autonomie. En France, les modèles les plus vendus sont des versions de la Peugeot 3008 ou de la Citroën C5. Dans l’idée, c’est assez séduisant : on utilise le moteur électrique la plupart du temps, et le moteur thermique quand on doit faire de longs trajets. Un peu plus de 120 000 hybrides rechargeables ont été venues en France en 2022 (sur un total d’environ 350 000 ventes de véhicules électriques cette année-là)

2) Pourquoi ce n’est pas une si bonne idée, finalement

En réalité, les hybrides rechargeables ont plusieurs problèmes : la plupart des modèles sont des SUV, parmi les plus lourds du marché. Forcément : il faut mettre deux systèmes de motorisation. Ce qui veut dire que leur fabrication est plus émettrice de gaz à effet de serre qu’un véhicule thermique ou électrique classique.

Mais l’usage n’est pas non plus génial : toutes les études sur le sujet (par exemple le travail fourni par Transport & Environnement) convergent sur le fait que le mode électrique est très peu utilisé. Pour les particuliers, on est autour de 50 % des kilomètres parcourus, et pour les voitures d’entreprise, plutôt autour de 15 % avec l’électrique. Résultat : les utilisateurs de ces véhicules roulent avec de l’essence pour la plupart de leurs trajets, avec un véhicule qui consomme beaucoup, beaucoup plus : entre trois et cinq fois plus que ce que prévoient les tests de conformité. Et donc des émissions de gaz à effet de serre qui sont très importantes.

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